Nutrition des bovins : « L’efficacité alimentaire en priorité »

6182 - Illustration Nutrition des bovins : « L’efficacité alimentaire en priorité »
40 000 t de prémix et d’ingrédients nutritionnels multi-espèces sortent chaque année de l’usine de Janzé.
L’alimentation des ruminants enfourche le tandem de l’intelligence artificielle et de l’expérience ancestrale de la nature. Deux mondes a priori éloignés mais pas pour un brin antinomiques…

Du piment dans la ration des laitières pour prévenir les coups de chaud ; des huiles essentielles pour diriger l’activité de la flore du rumen et booster la digestion, voire simplement un mélange de sucres pour remplacer le propylène glycol ou des extraits végétaux pour lutter contre la diarrhée des jeunes veaux. Telles sont quelques-unes des nouvelles voies empruntées par l’alimentation animale soucieuse de la compétitivité des élevages, du bien-être animal et délibérément inscrite dans la démédication.

L’auge à l’heure de l’intelligence artificielle

« Pour ajuster au mieux l’apport de nutriments et de compléments, nous avons créé un modèle prédictif qui détermine la production objective des vaches dans leur environnement, en fonction de leur alimentation, de leur rang de lactation. Nous nous appuyons sur les données comme celles du contrôle laitier, mais aussi sur les analyses d’acides gras du lait ou des mesures faites par les robots et les compteurs à lait connectés », explique Cédric Faure, responsable nutrition des ruminants chez CCPA. « Aussi, si le troupeau ne réalise pas les performances, nous sommes capables d’ajuster au plus près la ration et d’apporter les nutriments qui seraient déficitaires ». Bref, l’auge des vaches se met à l’heure de l’intelligence artificielle. « Nous sommes là au cœur de notre métier : celui de l’efficacité alimentaire qui a toujours été notre priorité », poursuit Cédric Faure. Et d’indiquer que les résultats de ces mesures « nourrissent » le logiciel de rationnement Chorus élaboré par CCPA dont les équations Inra ont été affinées au fil d’accumulation de données de terrain. Ceux-ci sont utilisés par les techniciens des coopératives auprès des éleveurs bovins. « Par exemple, nous avons observé que le besoin en protéines était sous-évalué par l’Inra ».
Avant de se retrouver dans l’auge des vaches, les nutriments et autres suppléments alimentaires ajoutés à la ration sont éprouvés par des rumens artificiels. « Ce test nous permet de mesurer la cinétique de dégradation des aliments ».

Sélectionner la flore du rumen

Au-delà de l’efficience même de la ration, les aspects environnementaux prennent aussi de plus en plus d’importance. « Nous travaillons à réduire la flore méthanogène du rumen pour limiter les rejets. Ou mieux, la sélectionner car nous observons que certaines flores naturelles, acquises dès la naissance, sont plus efficaces pour digérer, ou moins sensibles à l’acidose. Nous sommes capables aujourd’hui, sans réduire les performances, de réduire les rejets de grâce à une solution commerciale », note encore Cédric Faure qui parle aussi de la thématique du soja de plus en plus sensible dans l’opinion et chez les éleveurs. « Nous sommes aujourd’hui capables de réduire de 500 g/VL/jour la quantité de soja distribuée par le jeu d’un ajustement des acides aminés ».


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