Recherche bretonne en nutrition animale : 65 scientifiques au vert à Janzé

6180.hr - Illustration Recherche bretonne en nutrition animale : 65 scientifiques au vert à Janzé
De gauche à droite : Jean Dano, président de CCPA, et Erwan Gilet, directeur général, en compagnie de Christèle Legourd, responsable adjointe du laboratoire Artémis, qui explique le fonctionnement du « digesteur » artificiel utilisé pour évaluer la dégradation des ingrédients dans le rumen.
Créée en 1966, l’Union des coopératives CCPA est spécialiste de la santé et de la nutrition animale. Découverte de cette entreprise bretonne, maillon entre la recherche et les éleveurs.

Au début de l’aventure, « des éleveurs soucieux d’améliorer leur compétitivité », remonte Jean Dano, le président de CCPA qui regroupe des coopératives parfois concurrentes sur le terrain. Bizarrerie des alliances ? « Pas du tout », répond Erwan Gilet, directeur général, qui rappelle l’origine de la structure : « Mettre les moyens en commun pour faire de la recherche. Par le passé, nous faisions surtout de l’assemblage de produits, aujourd’hui nous sommes dans la conception ». Et Jean Dano de compléter : « Nous devons constamment être en recherche car, d’une part la réglementation évolue, tout comme la génétique et l’attente sociétale. Ces évolutions constantes sont nos aiguillons pour la recherche ».

Une recherche ouverte sur le monde

Aujourd’hui, 65 scientifiques travaillent à Janzé dans ces bâtiments élancés bien visibles de la D 173 qui relie Rennes à Angers. « Vétérinaires, chimistes, biologistes, etc. : nous sommes au cœur de la veille scientifique, de l’innovation technologique… et de l’environnement. Le budget recherche et développement de CCPA se chiffre à 6,5 M€ », détaille Erwan Gilet. Mais pas question de travailler en vase clos. « L’innovation est transversale. Nos chercheurs publient leurs travaux dans des revues scientifiques internationales et nous nous appuyons sur les plus grandes pointures nationales (Inra, Universités, Anses) et internationales. Comme l’Université Leon en Espagne, maître de la digestibilité in vitro chez le ruminant ou comme l’université du Kansas, experte du métabolisme de la lactation ».

En avance sur les Américains

En veille permanente et aux avant-postes des attentes des consommateurs, CCPA s’appuie sur son comité d’innovation pour développer des produits à base de « nutriments essentiels ». « Nous sommes très en pointe sur l’introduction de substances végétales pour remplacer les molécules chimiques. En tout cas, nettement en avance sur les Américains qui commencent à retirer les antibiotiques de l’alimentation animale depuis seulement 2 ans », fait observer le directeur avant de préciser que l’entreprise bretonne détient « 50 % du marché bio en France ».

Dans ce dessein, CCPA s’est équipé en technologies avancées d’analyses et de procédés industriels dédiés aux extraits végétaux afin de “screener” les ingrédients actifs des matières premières, de les rendre plus efficaces sur l’animal, tout en garantissant une constance des produits dans leur concentration en principes actifs.

190 essais en ferme expérimentale

Pour tester ses nouvelles fabrications, CCPA s’appuie sur sa ferme expérimentale, à Saint-Symphorien (72) dans laquelle 190 essais sont conduits chaque année. « D’autres essais sont menés en partenariat avec des stations de recherche françaises et internationales », précise le directeur.
Puis, les produits qui ont passé cette première étape sont mis à l’épreuve dans quelques élevages faisant partie d’un réseau de 75 fermes de référence (dont une dizaine en Bretagne). Le fruit de ces recherches est véhiculé au travers de l’aliment des coopératives adhérentes de CCPA, dont Eureden en Bretagne.
« Actuellement nous développons un réseau de fermes connectées pour collecter des données en temps réel : consommation d’aliment, pesée en continu des porcs et volailles, mesures environnementales (hygrométrie en élevage laitier) », indique Jean Dano. « Autant d’informations que les éleveurs peuvent consulter sur des applications dédiées ».

Améliorer la longévité des cellules

Nous nous intéressons de près à la scutellaire, une plante utilisée par la médecine chinoise. En élevage, elle est intéressante pour améliorer la longévité des cellules notamment au niveau de la mamelle. Avec en corollaire des effets indirects sur la santé générale et donc le bien-être de l’animal. CCPA détient par ailleurs un brevet pour son utilisation en élevage. Cette solution est d’ores et déjà disponible au travers des aliments fabriqués par les coopératives ou via des solutions nutritionnelles.Jean Pascard, chef de produits ruminants


Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article