Les attaques de mouches après les semis ayant détruit certaines parcelles et l’été sec ont fortement impacté les volumes de production du coco de Paimpol cette saison.
La récolte manuelle du coco de Paimpol qui a débuté mi-juillet va s’achever d’ici une quinzaine de jours. « Le bilan risque d’être mitigé, à ce jour nous sommes à 3 800 tonnes commercialisées alors que la saison dernière nous avions fait 5 500 tonnes. Le prix moyen brut (cadran) est actuellement de 1,66 €/kg ce qui ne compensera pas la baisse de rendement pour les producteurs », analyse Solène Hervé, chef produit coco de Paimpol pour les Maraîchers d’Armor. Cécile Briand, productrice de légumes à Plouguiel et référente coco de paimpol à la station de Bro Dreger cultive tous les ans entre 7 et 8 ha de cette légumineuse vendue en frais. « J’ai repris l’exploitation après mes parents en 2018 et je garde cette surface en coco car cela permet de fournir un travail régulier aux 8 à 10 ramasseurs locaux dont j’ai besoin toute la saison. »
Des parcelles attaquées par les mouches
Cécile Briand débute ses semis mi-avril pour terminer vers le 15 juillet. Elle sème des séries de 40 à 50 ares tous les 7 à 10 jours. À partir de mi-mai les surfaces semées augmentent pour satisfaire la demande croissante en coco de Paimpol vers le 15 août. « Depuis 2018, un insecticide contre la mouche en traitement de semence est interdit pour le coco. Nous n’avons pas trouvé d’alternative efficace », explique Solène Hervé. Des parcelles ont été ravagées par les mouches, certaines ont même été défaites en vue d’être semées une 2e fois. « On se retrouve avec des parcelles sales car il manque des plants et nous avons aussi des problèmes d’hétérogénéité au moment de la récolte », décrit Cécile Briand. La saison prochaine c’est un fongicide contre la fonte des semis qui risque d’être interdit car il était déjà en dérogation pour cette année. Certains producteurs se découragent et arrêtent de faire du coco de Paimpol.
L’été sec fait fondre les rendements
Chez Cécile Briand, les parcelles semées en premier sont bâchées avec du P17 pour gagner en précocité et lutter un peu contre la mouche. La bâche reste en place jusqu’au début de la floraison. L’épisode pluvieux qui a débuté vers le 10 juin a fait prendre 15 jours de retard aux producteurs dans les semis. « On le sent en ce moment car nous avons un creux de production, nous manquons de coco et ce n’est pas bon pour le marché. Nous sommes sur des volumes à moins de 50 tonnes par jour alors qu’en année normale on est entre 100 et 120 tonnes. » L’été sec a fait fondre les rendements et beaucoup de parcelles se sont retrouvées à maturité en même temps. « Certaines journées du mois d’août il aurait fallu doubler les effectifs de ramasseurs pour réussir à récolter tout ce qui était à maturité », précise la productrice. Le 14 août, 120 tonnes de Coco se sont retrouvées au cadran faisant chuter le prix à 1,24 € / kg lorsqu’il faudrait 1,60 €/kg pour dégager du revenu. « Globalement la qualité est bonne mais les rendements ne sont pas au rendez-vous. En ce moment avec un prix supérieur à 2 € / kg cela compense un peu les faibles rendements mais c’est un équilibre fragile », conclut Cécile Briand.