Technique ne nécessitant pas d’investissement matériel, le groupage des vêlages en allaitant offre des marges de progrès économiques.
La productivité globale (veaux sevrés/vache présente) est en baisse dans les troupeaux allaitants, allant d’une quasi-stabilité en Charolaise et Aubrac à une chute de 5 % sur 10 ans en Blonde d’Aquitaine. Cette tendance est accentuée par les crises climatiques qui entraînent de fortes chaleurs et une variabilité de qualité des fourrages. « Nous avons souhaité regarder de près ce qui fait la » robustesse « de certains élevages qui maintiennent leurs performances au cours du temps et face aux aléas », souligne Aurélie Blachon de la Chambre d’agriculture de Haute-Garonne.
La conseillère prend l’exemple de la race Aubrac. « Par rapport aux élevages faibles en productivité pratique (nombre de sevrés/vêlage), les élevages robustes affichent une mortalité inférieure de 7 %, 16 jours d’IVV en moins entre le 1er le 2e vêlage et une productivité globale supérieure de 11 %. Ils réforment plus rapidement les vaches improductives. »
Période de vêlage bien identifiée
Parmi les stratégies gagnantes mises en place par ces élevages, on trouve des périodes de vêlage clairement identifiées. « 29 % des élevages » faibles « sont en vêlages étalés, contre 13 % pour les » robustes «. Ces derniers sont majoritairement en groupage d’hiver (67 %). Plus de 60 % d’entre eux regroupent plus de 80 % de leurs vêlages sur 3 mois consécutifs. » L’impact économique de l’improductivité (mortalité, IVV, croissance) a été chiffré. La différence est de 60 €/vêlage entre les éleveurs qui groupent à plus de 90 % sur 3 mois et ceux qui groupent à moins de 60 %.
« Cette technique ne demande pas d’investissement et fait généralement baisser la charge de travail. Et elle peut permettre des lots d’animaux plus homogènes et plus importants pour une meilleure valorisation », quelle que soit la race.