Éric Séïté diminue de 200 à 300 heures/ha la main-d’œuvre nécessaire au désherbage de ses carottes biologiques grâce à une bineuse large et précise.
« La caméra de l’interface repère 3 rangs et en fait la moyenne pour guider l’outil, qui peut se décaler de 25 cm à gauche comme à droite », explique Éric Séïté, un des associés de la ferme de Ty Coz, à Saint-Pol-de-Léon (29). L’interface toujours attelée au tracteur dirige sur ce chantier de désherbage de carotte une bineuse Phenix Agrosystème capable de venir au plus près des plants.
Diminuer les heures de main-d’œuvre
La bineuse assure « des économies de main-d’œuvre ». Après le passage de cet outil, le producteur nettoie les adventices restantes et émergentes à la main. « Il faut compter 1 000 heures de main-d’œuvre à l’hectare en carotte bio. La bineuse fait gagner 200 à 300 heures, l’économie réalisée permet d’amortir rapidement le matériel », calcule Éric Séïté. Le confort de travail est aussi apprécié, « on a le temps de regarder les cultures, on est beaucoup plus concentré. Le tracteur avance seul dans les passe-pieds, il ne nécessite qu’un seul opérateur ». La rapidité de ce travail de désherbage, en comptant 45 minutes pour nettoyer 1 hectare, laisse plus de place à des fenêtres météo courtes.
[caption id= »attachment_49194″ align= »aligncenter » width= »720″] Les disques découpent la terre avant le passage de la dent, pour ne pas arracher de mottes.[/caption]
Réglage précis
Dans des conditions de sol dur, le réglage de la pression hydraulique rend plus agressifs les doigts de la bineuse. Les disques qui équipent l’outil, légèrement en biais, détruisent les adventices tout en jetant un peu de terre sur les carottes. « Il faut être précis, si la carotte bouge dans le sol, elle fourchera ».
Le passage de bineuse entre dans une stratégie de désherbage qui se prévoit longtemps à l’avance à la ferme de Ty Coz, avec de nombreux faux semis, des brûlages thermiques ou à la vapeur. Cette année, ces faux semis ont été réalisés en conditions sèches. Les semis de carotte ont précédé une période plus pluvieuse, rendant le désherbage plus compliqué. « Tout a levé en même temps », a pu observer Éric Séïté.
Le disque découpe et protège
Bruno Reygrobellet, responsable commercial France pour le constructeur Phenix, rappelle à quel point cette bineuse peut être précise. « Nous sommes intervenus lors d’essais sur une culture de carotte tout juste pointante, où les jeunes plantules n’étaient quasiment pas visibles à l’œil nu. La caméra a réussi à les détecter pour corriger le passage de l’outil ». Pour protéger ces végétaux fragiles au démarrage, un disque vient découper une bande de terre juste avant le passage de la dent pour éviter que celle-ci ne vienne arracher des mottes de terre.
Là où les caméras colorimétriques captent 30 images par seconde, un logiciel réalise une synthèse de ces données pour translater l’ensemble. « La bineuse peut être utilisée sur des interrangs de 12,5 à 80 cm, ou même sur de forts interrangs comme sur des cultures de tabac, en Suisse ». La gamme de bineuse s’étend de largeurs de travail de 1 à 12 m, les dents travaillent à 1 cm des plants.
Des interfaces qui s’adaptent
Les interfaces Lynx développées par Phenix Agrosystème sont adaptées aux outils portés : « Une 1re interface pesant 980 kg peut recevoir des bineuses larges de notre gamme ou de constructeurs concurrents. Cette interface est aussi prévue pour atteler des semoirs, qui peuvent implanter une 2e espèce en interrang, comme un pois dans une céréale ». La seconde interface est plus petite (550 kg), et reçoit des outils d’une largeur inférieure à 6 m. « Ce modèle a l’avantage de mieux s’adapter aux planches et aux buttes ». Cette interface est dotée de roues d’ancrage pour pouvoir régler la hauteur de l’outil et travailler sur des cultures en planches.