Trois notations d’état corporel par an donnent de bons repères en élevage ovin.
Estimer le poids et l’état d’engraissement d’une brebis à l’œil est à proscrire. On peut facilement se tromper de 10 kg sur un animal de 60 -70 kg !
La Notation d’état corporel (NEC) de 10 à 20 % des individus d’un lot est un bon outil pour évaluer les besoins des brebis mais elle est à anticiper et à planifier à des phases propices selon le stade physiologique de l’animal. « Idéalement, il faudrait faire trois notations de la NEC par an : avant la mise à la lutte, avant l’agnelage pour adapter l’alimentation durant la lactation, et en fin de lactation car la perte de poids est importante à cette phase », alerte Coralie Chaumeny, technicienne ovine au GDS Bretagne, le 8 octobre, lors d’une journée de formation à La Nouaye (35). En améliorant la NEC à la mise à la lutte, en comparaison à des brebis ayant une NEC de 2, des femelles notées 3 auront 10 points de fertilité en plus, sans compter un meilleur groupage des agnelages. La prolificité s’en ressentira aussi (+ 20 %). À cela, s’ajoute une moindre mortalité des agneaux pour les brebis ayant une NEC de 3 ou plus à la mise bas.
Si les béliers préfèrent saillir les brebis en état, « il ne faut pas oublier de préparer aussi les mâles… », rappelle la technicienne. L’objectif est d’atteindre une NEC de 3 pour les béliers avant la mise à la lutte. Et à ajuster leur alimentation, car « à poids équivalent, les besoins énergétiques des béliers sont supérieurs aux femelles de 20 % environ. »
Une pesée régulière des animaux viendra compléter cette appréciation. Une donnée d’autant plus intéressante qu’elle « permet aussi d’adapter la bonne dose d’un traitement par voie oral ou injectable à un lot en se basant sur le poids le plus élevé si le lot est homogène ».