Les méteils protéiques viennent remplacer le RGI sur le Gaec de Brocéliande. Une culture plus simple à détruire et source d’azote pour les bovins. L’objectif de rendement est de 4,5 à 5 t MS/ha sur ces méteils.
Au Gaec de Brocéliande à Paimpont (35) qui rassemble 5 associés avec 130 à 140 vaches laitières, du méteil protéique a été testé contenant du seigle, trois trèfles (1/3 squarrosum, 1/3 de Micheli et 1/3 incarnat) et de la vesce. 12 ha ont été réalisés l’an passé et la surface augmente cette année. Plusieurs raisons ont conduit les producteurs à s’orienter vers ce type de culture. « Nous implantons du RGI-trèfle incarnat, mais le trèfle finit par disparaître au profit du RGI et la valeur protéique de ce fourrage nous décevait. Nous souhaitons être plus autonomes, faire des économies sur les achats azotés », a précisé Cédric Henry, un des associés, lors d’un webinar organisé par Eilyps.
Par ailleurs, le Gaec utilise des techniques culturales simplifiées avec l’utilisation de glyphosate pour détruire le RGI. La réglementation allant vers son interdiction, les associés ont aussi testé le méteil pour sa facilité de destruction. « L’idée est de ne pas avoir besoin de glyphosate après la coupe d’ensilage. La structure du sol s’améliore également. Plus souple, il est plus facile à travailler. » Le rendement a été de 4,7 t MS/ha, supérieur à un RGI en année normale.
Le méteil avait été semé début octobre pour qu’il soit suffisamment implanté en début d’hiver. « Nous l’avons fauché (à plat) le 22 avril et ensilé le 25 avril. Il n’a pas été fané, juste andainé. » Le bémol sur cette campagne a été la matière sèche à 21 % « mais nous pouvons l’améliorer avec de meilleures conditions météo. S’il est bien roulé après semis, on pourrait aussi faner le méteil pour gagner en MS. Nous avons utilisé un conservateur car nous faisons parfois des rations pour plusieurs jours. »
« Le coût des semences est plus fort qu’avec un RGI-trèfle, mais il est rentabilisé par le rendement plus important et l’absence d’engrais », note Romain Morice, consultant Eilyps. « L’objectif est de trouver un bon équilibre dans le mélange. La féverole est un bon tuteur mais est sensible aux maladies, le pois fourrager peut disparaître et a besoin d’un tuteur. La vesce permet vraiment de gagner en valeur protéique », précise Jean-Luc Cobigo, consultant Eilyps. « Attention par contre aux teneurs en potasse des sols car ces légumineuses exportent beaucoup ».