L’achat d’une mélangeuse à pales a été l’occasion d’aérer la ration riche en coproduits et de revoir la nutrition des veaux, génisses, taries et taurillons.
Suite à des pannes, le bol mélangeur de 15 ans de l’EARL Ar Maner Koz a été remplacé par une machine à pales d’occasion en février. « Je me suis orienté vers ce modèle avec l’objectif d’incorporer davantage de fibres pour aérer et assécher la ration des vaches », explique Olivier Le Duigou dont l’élevage a la particularité d’être livré tous les jours en coproduits d’une conserverie proche. « Du démarrage de la récolte d’épinard en mars jusqu’à la fin de la saison de navet en décembre, l’usine travaille du frais et nous livre ce qui est écarté des chaînes. En hiver, elle transforme du congelé et nous récupérons alors une matière encore plus humide », explique l’éleveur de Guiscriff (56).
Maîtriser l’humidité des légumes
L’élevage reçoit en moyenne un camion par jour. « Mais avec des rendements faibles dans les champs, nous avons bénéficié de moins de coproduits en 2020. » Malgré des livraisons aléatoires en quantité ou valeur et l’inconvénient de la multiplication des transitions alimentaires, « cette matière première gratuite donne de l’appétence et permet de faire des économies de fourrages et de concentrés ».
Reste qu’avec « du légume » beaucoup lavé en usine, le défi majeur est de dompter le facteur humidité (taux de matière sèche autour de 10 à 12 %). « Pour cela, j’ai tendance à ensiler un maïs toujours plus sec. À 34 % minimum de taux de matière sèche », raconte Olivier Le Duigou. Les légumes sont incorporés autour de 25 kg brut par laitière par jour (40 kg maximum). « Le haricot et le brocoli sont laitiers. Le petit pois plus difficile à digérer. J’aime bien le chou-fleur… », détaille le Morbihannais.
Un accompagnement avec un nutritionniste
Aujourd’hui, la mélangeuse à pales Keenan « facilite les choses », apprécie Olivier Le Duigou. « La première ration que nous avons préparée m’a frappée. Avec l’incorporation des fibres permise, ce n’était plus la soupe compacte distribuée avant. »
Il a souscrit au service In Touch de la marque « pour bien prendre en main l’outil et remettre toute l’alimentation à plat ». Pour environ 1 750 € par an, il profite de l’accompagnement d’un nutritionniste (5 ou 6 visites annuelles) et d’un boîtier connecté permettant la mise à jour à distance (depuis les bureaux du fabricant) des formules en fonction des fourrages, concentrés et légumes disponibles sur la ferme.
Comme l’outil peut travailler de petits volumes (700 kg pour les taries par exemple), désormais, la quasi-totalité des animaux bénéficient d’un mélange spécifique. Cet hiver, 500 bovins seront ainsi nourris chaque jour à l’aide de la mélangeuse de 14 m3.
8 mélanges pour les veaux, les génisses, les vaches et les taurillons
Au quotidien, l’alimentation accapare quasiment un UTH pour réaliser les différentes rations : deux pour les laitières (deux lots), deux pour les taurillons (croissance et finition), deux pour les génisses (laitière et viande), une tous les deux jours pour les taries, une par semaine pour les veaux. Dans la pratique, la pesée et l’affichage du détail des formules sur l’écran du boîtier permettent de travailler avec précision. « Tout est préenregistré : les quantités à incorporer, le nombre de tours de pâles à réaliser… Il n’y a qu’à suivre les recettes, sans risque de se perdre parmi tous les mélanges que nous utilisons », apprécie Maxime Goascoz, salarié à l’EARL.