À l’invitation de la Confédération Paysanne de Bretagne, la commission nationale du débat public (CNDP) s’est rendue mercredi 28 octobre sur l’exploitation de Fabrice et Christelle Charles à Quessoy (22).
« Je me suis installé en 1998 à la suite de mes parents sur une exploitation laitière conventionnelle avec 52 ha de SAU dont près de la moitié de la surface dédiée à la culture de maïs pour l’ensilage. Ma femme Christelle m’a rejoint sur l’élevage en 2005. Comme il n’était pas possible d’avoir du quota supplémentaire nous avons intensifié en créant un atelier veau de lait », a présenté Fabrice Charles. La crise laitière de 2009 a déclenché une grosse remise en question du système d’élevage. Après avoir imaginé l’arrêt de l’exploitation, ils ont opté pour un changement de pratiques. « Nous avons visité 2 fermes herbagères économiquement performantes ce qui a terminé de nous convaincre.»
Fermeture de la salle de traite l’hiver
En 2010, les éleveurs ont alors amorcé un changement de système pour aller vers plus d’herbe et ont été accompagnés par le Cedapa qui fait partie du réseau Civam. Ils se sont formés, ont intégré des groupes d’échange locaux pour avoir une approche plus technique de la culture de l’herbe. « Aujourd’hui notre exploitation est bio, nous sommes en tout à l’herbe, les vêlages sont groupés au printemps. Et, depuis 4 ans, nous fermons la salle de traite l’hiver. Nous avons atteint le cap que nous nous étions fixé. Économiquement, cela fonctionne très bien tout en travaillant moins qu’avant et en respectant l’environnement. »
Manu Louail, membre du bureau de la Confédération Paysanne, ajoute : « Nous voulons que la Région soit moteur dans la gestion des aides de la Pac, que ce soit pour le 2nd pilier comme pour le 1er. La mise en place des Maec a très bien fonctionné et encourage au développement de systèmes autonomes, il faut que cela se poursuive. »