En comparaison des conditions difficiles de battage des maïs grain l’année dernière, la campagne 2020 s’achève avec des chantiers moins compliqués et de bons rendements à la clé.
Les séchoirs à maïs en Ille-et-Vilaine étaient à l’arrêt en fin de semaine dernière, ceux des autres départements bretons ont suivi le pas cette semaine, signe d’une fin de campagne de récolte de maïs grain. Pour tirer un 1er bilan 2020, Michel Le Friant qualifie le millésime de « bonne année, avec des prix qui compensent les mauvais rendements de cet été en céréales ». Le responsable Métiers du grain chez Eureden observe des rendements s’échelonnant de 75 à 120 quintaux secs par hectare, la moyenne s’établissant à 90 quintaux. Ces bonnes récoltes bretonnes contrastent avec les résultats de la ferme France, où les tonnages moissonnés sont très décevants.
Des reports de surface
Tous les départements bretons ont enregistré des augmentations d’implantation en maïs grain au printemps dernier, avec environ 45 000 ha pour les Côtes d’Armor, le Finistère et le Morbihan. L’Ille-et-Vilaine a, quant à elle, semé plus de 36 000 ha. « La diminution de 15 % des semis de céréales par des mauvaises conditions en 2019 s’est clairement reportée sur des cultures de printemps ». Les bons rendements en ensilage à l’ouest d’une ligne Vannes / Saint-Malo ont rempli les silos, le restant des parcelles a été valorisé en grain. L’Est de cette zone n’a pas observé la même tendance, le sec a limité le potentiel en fourrage des plantes.
Au final, la coopérative a récolté 300 000 t de maïs grain, soit 50 000 t de plus qu’en 2018, déjà qualifiée de très bonne année.
Côté humidité, les premiers battages présentaient des résultats très bas en zone précoce, pour remonter au fil du temps à une moyenne de 34 %. « Les variétés ensilage valorisés en grain se dessèchent moins vite et sont un peu plus humides », rappelle le responsable. Certaines parcelles ont aussi pu poser problème pour les cueilleurs des moissonneuses, avec des plantes couchées par le vent, du parasitisme qui a fragilisé les racines coronaires ou encore des variétés à taux de sucre élevé, aux dépens de cellulose et de lignine. Pour autant et face à des cultures pliées ou brouillées « il n’y a pas d’alerte mycotoxines », rassure Michel Le Friant.