La structure de Syngenta dédiée à la tomate aux Pays-Bas prépare les hybrides de demain. La sélection s’opère sur 1 000 candidats, seuls 10 seront commercialisés.
La firme Syngenta a inauguré avant l’été Tomato Vision, serres couvrant une superficie de 14 000 m2. Cet outil entièrement dédié à l’étude comportementale des hybrides prochainement mis sur le marché se veut proche des conditions actuelles de culture des producteurs. Situé à Maasland aux Pays-Bas, l’outil abrite 1 000 hybrides différents. « Il faut 7 à 10 ans pour arriver à une mise en marché », explique Marie Legendre, bretonne installée dans ce pays et en charge de la communication et du marketing pour Syngenta. Dans ces serres ultramodernes, pas de grandes innovations technologiques en test afin « d’observer le comportement des hybrides, en situation réelle de production ». La lutte intégrée fait partie des stratégies pour combattre les ravageurs, avec des lâchers de macrolophus, d’encarsia formosa et de diglyphus ; des régimes différents de chauffage ou de nutrition des plantes sont adaptés aux variétés cerise, cocktail, prune allongée, grappe ou de plus de 200 grammes. Une partie de l’éclairage des chapelles utilise des lampes à sodium. Sur les 1 000 hybrides actuellement présents à Tomato Vision, « seulement 10 arriveront sur le marché », chiffre Arthur Marrewijk, chef de produit et impliqué dans la conduite technique des cultures.
[caption id= »attachment_49171″ align= »aligncenter » width= »720″] Arthur Marrewijk fait visiter le site à l’aide de lunettes Holosens.[/caption]
Des fruits inspectés à la loupe
En pratique, des critères comme le volume de production éliminent les variétés qui ne poursuivront pas de carrière commerciale. « Sur les petits fruits, nous mesurons le caractère juteux, l’acidité et le taux de sucre ». D’autres relevés sont réalisés les années suivantes, pour caractériser le comportement des plants de tomate, comme par la mesure de l’entre-nœud. « Dans la serre Tomato Vision, nous ne mesurons pas les capacités de résistance aux maladies et aux agresseurs, qui sont vérifiées dans les variétés par les sélectionneurs. Nous sommes toutefois capables d’observer le comportement des variétés en cas de températures plus élevées en été par exemple, mais nous ne faisons pas d’essais de résistance en introduisant des pathogènes dans la serre », précise Arthur Marrewijk.
Vers la tomate du futur
Difficile pour l’équipe de définir quelle sera la tomate présente dans les assiettes du consommateur dans les prochaines années. « Ce ne sera pas la même demande pour le producteur que pour le consommateur, qui recherche du goût, du croquant tout en conservant des qualités nutritives, bonnes pour la santé », commente Marie Legendre. Côté producteurs, les attentes s’orientent vers des fruits plus faciles à récolter pour moins de manipulations ou des variétés plus tolérantes aux maladies. Mais le groupe a de la ressource, car « avec le pool génétique dont nous disposons, nous sommes capables de proposer une tomate sur-mesure », conclut Marie Legendre.