Les études le montrent : une bonne relation homme animal améliore les performances en maternité.
La confiance entre l’éleveur et ses animaux induit, chez ces derniers, une baisse de la peur, du stress et une moindre sensibilité aux maladies. Pour l’éleveur, elle est synonyme d’augmentation de la sécurité au travail lors des manipulations et, au final, de satisfaction personnelle. Des travaux réalisés en élevage, présentés par l’Ifip lors d’un webinaire conjointement organisé avec la Chambre d’agriculture, permettent de détailler la réaction des truies lors de tests d’approche. Quelques secondes suffisent à évaluer la confiance de l’animal face à l’humain. La truie s’éloigne ou vient au contact. Le temps d’approche est mesuré. Le troupeau est ensuite divisé en deux catégories selon leur comportement et les performances zootechniques sont analysées. « Les truies confiantes donnent naissance à 0,6 porcelet de plus que leurs congénères méfiantes. Elles sevrent 0,3 petit de plus », indique Valérie Courboulay, de l’Ifip.
Les jeunes truies moins craintives
Certaines conduites ou équipements favorisent les interactions entre l’homme et l’animal : le Dac, plus que les auges et les réfectoires ; le sol paillé plus que le caillebotis. « Surtout quand le paillage est réalisé manuellement ». Étonnamment, la confiance des truies envers l’homme s’estompe dans le temps. Les primipares s’approchent plus facilement que les vieilles truies. « Le travail d’apprivoisement réalisé en quarantaine par beaucoup d’éleveurs (distribution de jus de pomme, contacts, parole…) n’est pas ou peu reconduit au fil de la carrière. Les truies finissent par l’oublier, d’autant plus que les relations avec l’éleveur se limitent ensuite à des opérations qui peuvent être considérées comme négatives : vaccination, inséminations, traitements ». Les éleveurs n’accordent pas tous la même attention à cette relation à l’animal. Certains la jugent centrale quand d’autres la négligent. Sans surprise, les premiers sèvrent 13 porcelets par portée, soit 0,9 de plus que les éleveurs qui y accordent peu d’importance. Le comportement de l’éleveur est déterminant dans le comportement de l’animal. Il dépend de son organisation du travail (charge physique et mentale), de l’environnement (facilité d’intervention), et bien sûr, de son attitude naturelle vis-à-vis des animaux.