Éleveur laitier dans la Sarthe, Étienne Fourmont fait partie des « agriyoutubeurs » connus. « J’ai commencé sur Twitter en tant qu’élu JA national, avec plutôt un message syndical. Je répondais notamment à L 214. Et depuis 2 ans, chaque semaine, je mets une vidéo en ligne parlant de l’activité de ma ferme, des animaux, de la mécanique… Je mets beaucoup d’humour, avec un rythme rapide, de la musique pour rendre la vidéo attrayante. » Certes, son public est surtout constitué d’étudiants et de personnes du monde agricole à 80 %, mais du fait de cette reconnaissance en ligne, l’éleveur est parfois contacté par les médias traditionnels pour intervenir sur des sujets agricoles. « Mes vidéos sont parfois reprises en cours par des enseignants… Je passe du temps à répondre aux questions, tout en restant dans mon domaine de compétences. Je suis aussi présent sur Instagram par rapport aux jeunes et toujours sur Twitter : un réseau où sont fortement présents les journalistes, les politiques, les associations. » L’éleveur ne se sent pas pour autant ambassadeur des agriculteurs. « Chacun à sa place dans la communication agricole : sur sa ferme, sur les réseaux sociaux ou dans les organisations. » « Situés dans un grand quart nord-ouest de la France, une petite vingtaine d’agriculteurs youtubeurs sont réellement actifs et affichent jusqu’à 100 000 abonnés », précise Louis Renier, doctorant en sociologie. « Leur objectif est d’établir un dialogue plus direct avec un public non agricole. Conventionnel, bio, éleveurs, céréaliers… Ils prennent la parole, montrent leurs pratiques au fil des saisons et deviennent familiers auprès de leurs abonnés. » …
63 000 abonnés sur YouTube et une vidéo chaque semaine