L’efficacité du traitement dépend en grande partie des bonnes conditions d’application.
La verse physiologique des céréales peut faire baisser le rendement jusqu’à 30 q/ha, au travers principalement de la perte du poids de mille grains, un rendement d’autant plus affecté que la verse est précoce et intense. Les pratiques évoluent pour limiter l’utilisation de régulateur, en baisse depuis les années 2000. En 2017, l’enquête des pratiques agricoles relevait que 29 % des surfaces de blé tendre en Bretagne avaient reçu un traitement, 61 % en orge d’hiver. L’utilisation d’un régulateur ne doit pas être systématique. Il convient donc d’estimer le risque de verse et intervenir si nécessaire dans des conditions favorables.
Premiers leviers à l’implantation
La lutte contre la verse démarre dès l’implantation de la céréale, avec un respect de la date de semis, de la densité et du choix d’une variété résistante à la verse. Avec un semis précoce, les stades épi 1 cm – montaison se passent en jours courts, entraînant un allongement des premiers entrenœuds : les tiges s’étiolent, en concurrence pour la lumière. Même effet observé en cas de surdensité.
Trois apports d’azote, en blé comme en orge
Le deuxième levier à actionner concerne la conduite de la fertilisation azotée. Si les essais Arvalis révèlent que l’effet de la dose est très marqué, son positionnement aussi. Le premier apport étant le plus sensible, il doit être modéré. Tout excès d’azote courant montaison entraîne un déséquilibre C/N et augmente les risques de verse au niveau des premiers entrenœuds. « Le fractionnement de l’azote est un vrai régulateur. L’idéal est de faire 3 apports, autant en orge qu’en blé tendre », rappelle Éric Masson, ingénieur régional Arvalis-institut du végétal.
Vigilance sur les conditions d’application
Dernier recours : l’application d’un régulateur. Mais pas dans n’importe quelles conditions. L’application doit être au stade épi 1 cm -1 nœud pour le blé tendre, 1-2 nœuds en orge, sur des céréales en bon état végétatif. Le traitement est à reporter si la culture est stressée (attaque de JNO, accident climatique…). « Le respect des plages de températures extérieures mentionnées pour chaque substance active est un gage de réussite du traitement. À cela, il faudra veiller aux conditions météorologiques des jours entourant l’application », rappelle-t-il. À savoir : éviter les périodes de sécheresse les jours précédents et suivant le traitement, les températures fraîches (< 5 °C) et les amplitudes thermiques les jours qui suivent.