A défaut de candidats locaux, Emmanuel Renault, de l’EARL Enrji à Saint-Jean-sur-Vilaine (35),  s’est résolu à former un salarié roumain, originaire de Moldavie. Jusqu’en 2016, l’EARL Enrji élevait ses 300 truies, avec engraissement partiel, sur une centaine d’hectares, avec deux associés et une salariée embauchée après avoir travaillé à l’ADMR du Calvados et suivi une reconversion professionnelle. Le départ d’un des chefs d’entreprise a obligé Emmanuel Renault, désormais seul gérant, à embaucher. Pas vraiment une sinécure. « Nous avons travaillé à deux sur l’exploitation pendant plus d’un an, en faisant appel à des prestataires de services pour le lavage et à de la main-d’œuvre temporaire (Sdaec) ». Dans le même temps, la recherche via l’Apecita, Pôle Emploi et les petites annonces reste vaine. « Deux candidates se sont présentées mais je voulais embaucher un homme sur ce poste polyvalent ». L’un de ses voisins éleveur de porcs employait déjà un salarié roumain dont l’un des cousins souhaitait travailler en France. Rapprochement familial « À son arrivée en 2019, Aleixeï ne parlait ni français, ni anglais. Il n’avait jamais vu un cochon, mais il semblait motivé ». La communication est difficile. « Google translate », sur smartphone est le seul moyen d’échanger. L’agriculture lui est étrangère. « Il faut du temps et de la patience », sourit l’éleveur en pensant aux premières semaines. « Il avait travaillé pour un transporteur allemand, lavé des voitures en Russie, occupé beaucoup d’emplois précaires ». Le citadin débute par des lavages de porcherie, des frappes, de l’entretien et du tracteur. Emmanuel Renault le forme progressivement sur la ferme et consacre du temps, avec son épouse qui travaille à l’extérieur, à répondre aux exigences administratives. « En périphérie de Rennes, il est difficile de trouver un logement. En plus, quand il se présentait en tant que Roumain… ». Il habite au début avec son cousin puis trouve un appartement à…

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