La pause hivernale s’installe

Sans Titre 1 - Illustration La pause hivernale s’installe
Yves Coadou, Thomas Quélever et Véronique Coadou transforment 10 % du lait à la ferme.
Chez Yves Coadou et Thomas Quélever, à Plonévez-du-Faou (29), un tiers du troupeau reste en production l’hiver pour assurer l’activité de l’atelier de transformation.

Sous le soleil encore présent de décembre, la ferme laitière d’Yves Coadou et de Thomas Quelever entre doucement en pause hivernale. Aujourd’hui, sur le troupeau de 60 vaches, une vingtaine a été tarie début décembre et une autre vingtaine le sera début janvier. La production en monotraite est maintenue durant l’hiver pour fournir en partie l’atelier de transformation de la ferme. Mais l’objectif des éleveurs pour l’hiver 2021-2022 est de fermer la salle de traite en janvier et février. C’est pourquoi les futurs vêlages seront très groupés cette année : 60 sont prévus en février et mars.

Réduction de l’effectif l’hiver

Au niveau alimentation, les vaches reçoivent 2 rounds d’enrubannage par jour mais continuent à sortir et à passer la nuit dehors. « J’estime qu’elles mangent environ 1 kg d’herbe pâturée. Nous avons gardé des stocks d’herbe sur pied, depuis le 15 octobre, que les vaches vont consommer à partir du 15 février (soit 20 ha). Avec les stocks de fourrages, on devrait pouvoir passer l’hiver, a priori tranquillement », complète Yves Coadou. Douze vaches, dont quelques vaches allaitantes, sont réformées afin de diminuer l’effectif total (vaches vides et Prim’Holstein écartées).« Les Jersiaises prennent de plus en plus de place dans le troupeau et le prix en laiterie s’en ressent : à l’installation de Thomas en 2014, le prix était à 450 €/ 1000 L, aujourd’hui le lait nous est payé 630 €/ 1000 L ! Et notre coût alimentaire global s’élève à 30 €/ 1000 L ». Malgré une production laitière annuelle en dessous des objectifs qu’ils s’étaient fixés (- 10 000 L), les éleveurs remplissent quand même leurs objectifs économiques en s’appuyant sur la vente directe de veaux de lait (25 cette année) et d’une vache tous les mois.

L’effet “confinement” sur la vente directe

La transformation à la ferme et la vente directe de produits laitiers, assurée par Véronique Coadou, tire également son épingle du jeu cette année, « le confinement n’y est pas étranger », confirme l’éleveur. La ferme approvisionne principalement des magasins de producteurs et une vente hebdomadaire à la ferme avec d’autres producteurs « du marché au panier » : « Quand le confinement est arrivé, on était déjà en place et on a pu assurer l’augmentation de la demande en nombre de clients et de chiffre d’affaires, qui se sont bien maintenus après le 1er déconfinement ». Un bilan de cette année ? Les deux éleveurs, sans se concerter, assurent qu’ils ont de la chance de faire ce qu’ils font : la stabilité de leur métier, les choix d’une ferme autonome et économe donnent des résultats.
Pour eux, pas de doutes, ces fermes laitières de 50-60 ha ont de l’avenir et sont transmissibles aux candidats à l’installation.

Réfléchir à l’aménagement de nouveaux chemins

Pour les éleveurs qui souhaitent développer le pâturage, l’hiver est une période intéressante pour réfléchir à l’aménagement de nouveaux chemins d’accès au pâturage. Car l’eau est l’ennemi numéro 1 des chemins et en hiver, les différences entre les zones portantes et les zones plus humides se voient sans difficulté. Pour placer un chemin idéalement, il faut garder en tête que celui-ci doit être autant que possible placé au soleil plutôt qu’à l’ombre et en haut de pente plutôt qu’en bas de pente. Dans tous les cas, on privilégiera les zones naturellement portantes, car le chemin y sera plus facile à aménager, il coûtera moins cher et il sera plus durable. Autre principe important : il faut réfléchir à la façon dont l’eau va s’évacuer du chemin et prévoir, soit de le surélever par rapport aux bas-côtés, soit une légère pente pour que l’eau puisse s’évacuer d’un côté ou de l’autre.

[caption id= »attachment_50443″ align= »aligncenter » width= »720″]Sans Titre 1 Un chemin doit être autant que possible placé au soleil plutôt qu’à l’ombre et en haut de pente plutôt qu’en bas de pente.[/caption]


Zone humide

Le dernier tour de pâturage s’est terminé début décembre. Depuis, les vaches sont en ration d’hiver : 60 % de maïs-ensilage et 40 % d’enrubannage, avec 1,2 kg de correcteur azoté et 0,8 kg de céréales. Quand le temps le permet, les vaches sortent sur une parcelle de 4 ha où elles trouvent peut-être 1 ou 2 kg MS de pâturage. Je donne peu de correcteur azoté mais la production se maintient (26 L/VL/jour) et les taux sont meilleurs que d’habitude (TB : 44,3 g/L – TP : 32,8 g/L). Je pense que c’est lié à une bonne valeur alimentaire de l’enrubannage. Pour moi, 2020 a été une très bonne année pour l’herbe, aussi bien pour le pâturage que pour les fauches. Cedapa : 02 96 74 75 50
Yannis Collet, Plumieux (22)


Zone intermédiaire

Je rentre les vaches la nuit depuis le 3 décembre. Je pense qu’elles pâturent encore 2 kg MS. Je distribue 5 kg MS d’enrubannage, 6 kg MS d’ensilage de maïs et 3 kg MS d’ensilage d’herbe. J’ai encore 4 paddocks partiellement accessibles. Je vais continuer à tourner dessus tout l’hiver en sortant les vaches 2-3 heures par jour. Elles sont à 18 kg TB : 42 ; TP : 32). J’ai mis du fumier sur 4 paddocks. D’habitude je mets plutôt du lisier en sortie d’hiver. J’espère avoir un effet plus durable sur la pousse de l’herbe, et pas juste le coup de « boost » que donne le lisier en début de printemps. Je vais garder le lisier pour les prairies de fauche. Civam AD 56 : 06 83 60 88 61
Gregory Heyman, Grand-Champ (56)


Zone intermédiaire

Les animaux sont rentrés depuis le 5 décembre. Bien que le pâturage était terminé depuis un petit moment déjà, le peu d’herbe qu’elles trouvaient « en se promenant » dans les paddocks maintenait une production aux alentours des 16 kg de lait/vache. Aujourd’hui, elles ont chuté à 11 kg de MS de lait/VL avec des taux de 42/32. À l’auge, je distribue 4 kg MS de maïs, 3,5 kg de méteil et 6 kg d’enrubannage par vache. Je suis limitée en enrubannage, je viens d’en acheter 20 bottes. Dès réception de la commande, je monterai à 8 kg MS d’enrubannage et les génisses n’en auront plus. Les génisses mangent 1 kg d’enrubannage, 2 kg de paille et 4 kg de foin. Adage 35 : 02 99 77 09 56
Marie-Édith Macé, Melesse (35)


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