Mathieu Conseil aborde la gestion de l’enherbement des cultures sous un autre aspect : les adventices peuvent servir de plantes bio-indicatrices, structurer le sol et même gérer sa couverture ou apporter des éléments nutritifs dans le cas des légumineuses. «Il faut savoir composer plutôt que de vouloir lutter à tout prix contre les adventices », introduit Mathieu Conseil, responsable du Pôle maraîchage de l’Itab, lors d’un webinaire organisé par le CTIFL. Outre la concurrence directe de ces plantes indésirables par une consommation de l’espace et des nutriments, la nuisibilité est indirecte, car ces adventices sont d’éventuelles plantes hôtes de maladies ou de ravageurs. Concurrence bénéfique Pour autant, ces végétaux concurrents ont aussi « des effets positifs. Ils peuvent être l’hôte de biodiversité fonctionnelle, améliorer la structure des sols par un système racinaire puissant ou agir comme un couvert », observe le responsable. Les légumineuses font même mieux, comme avec les repousses ou des apparitions spontanées de vesce ou de gesse qui captent l’azote de l’air et le restituent à la culture quand elles se décomposent. Parmi les indésirables à fort développement racinaire, on peut citer les chénopodes ou les amarantes. Presque toutes les plantes « doivent être en mesure d’héberger des auxiliaires, dès lors qu’elles produisent un peu de nourriture (pollen, nectar) pour des auxiliaires ou des ravageurs. À titre d’exemple, les graminées ou les chénopodes attirent des pucerons plus ou moins néfastes pour les cultures et, dans le même temps, invitent des auxiliaires inféodés à ces ravageurs, comme des coccinelles, des syrphes, ou des parasitoïdes ». Savoir lire entre les lignes Une bonne connaissance de ces adventices indique l’état de santé de son sol. « Leur présence précise un certain nombre d’éléments, car elles ont des besoins, comme les cultures ». Ainsi, la présence de matricaire traduira un sol compacté, le brome stérile ou la spergule un…
Légumes : Savoir composer avec les adventices