Les Chambres changent de cap

7126.hr - Illustration Les Chambres changent de cap
De gauche à droite : Loïc Guines, Sébastien Giraudeau, Laurent Kerlir, André Sergent, Jean-Hervé Caugant et Didier Lucas.
« Des transitions sont en marche pour davantage de compétitivité et de revenu », déclarent les présidents des Chambres d’agriculture bretonnes. Ces logiques induisent moins de productions animales.

À l’issue de leur session régionale du 30 novembre, les présidents de Chambres d’agriculture bretons ont exposé leur projet stratégique pour leur mandature 2019 – 2025. « Quatre grandes orientations ont été définies. Nous souhaitons rester une région à haute intensité humaine, une terre d’élevage, de polyculture et maintenir notre agriculture ancrée dans les territoires et ouverte sur le monde », introduit André Sergent, président de la Chambre régionale. « Nous travaillons pour inscrire ces objectifs dans le Green deal, mais aussi dans le plan de relance. »

Vers davantage de diversité

« Nous investissons une part importante de notre budget dans le renouvellement des générations. Les jeunes (ou moins jeunes) ont une vision différente de l’installation, ils ont une ouverture renforcée vers l’extérieur, ils peuvent faire appel à de nouveaux porteurs de capitaux… Nous les accompagnons dans leur diversité mais dans tous les cas, nous sommes attachés à la viabilité des projets, au temps de travail et aux débouchés », précise Loïc Guines, président en Ille-et-Vilaine.
Toutefois, les 700 installations annuelles bretonnes ne suffisent pas à remplacer les départs en retraite, 4 fois plus nombreux. « Nous souhaitons rester une terre d’élevage mais nous savons aussi que les productions animales vont baisser dans les années à venir, du fait de la démographie mais aussi parce qu’il faudra produire différemment », déclare Didier Lucas, président en Côtes-d’Armor.

Indépendance protéique

« Nous devons tendre vers davantage d’indépendance protéique, en lien avec d’autres régions françaises éventuellement. En Bretagne, un équilibre est à trouver entre l’élevage, la polyculture et les cultures légumières. Nous sommes sur un chemin d’amélioration continue en travaillant sur la biodiversité, les rotations, la baisse des phytosanitaires… De nouvelles cultures sont développées telles que les lentilles, le quinoa », note Jean-Hervé Caugant, président finistérien.
Le dialogue sur les territoires fait aussi partie des objectifs des Chambres. « Nous souhaitons rencontrer l’ensemble des élus qui gèrent de nombreux dossiers en lien avec l’agriculture : le foncier, l’eau, les plans alimentaires territoriaux… Eux aussi, via la restauration collective, ont un rôle à jouer pour la nécessaire revalorisation des prix agricoles », ajoute Laurent Kerlir, président morbihannais.

Une tournure politique

La présentation du projet stratégique de la Chambre d’agriculture qui acte une baisse des productions animales en Bretagne a fait bondir la FRSEA. Milieu de semaine, l’heure était à la mise au point au sein d’une majorité agricole bretonne visiblement divisée sur l’analyse de la situation (lire page 5). La prise de position de la Chambre a pris une tournure encore plus politique avec la prise de position de Loïg Chesnais-Girard qui qualifie « le tournant agro-écologique prôné par la Chambre d’agriculture d’étape symbolique majeure ».

Retour à l’équilibre en 2022

Après des années de déficit, la Chambre d’agriculture de Bretagne va renouer avec un équilibre financier en 2022. Ce redressement est passé par la fermeture des centres de formation, l’arrêt du conseil en bâtiment et la restructuration du service communication (70 équivalents temps plein en moins). « Le climat social s’est apaisé. Nous prévoyons être à 527 postes en 2021 », précise le directeur de la Chambre, Sébastien Giraudeau. « Nous sommes soulagés, mais nous restons prudents », complète André Sergent.


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