« Next Generation EU ». Telle est la dénomination exacte du fonds de relance doté de 750 milliards que l’Europe a déployé en rempart face au coronavirus. Comme son nom l’indique, ce plan européen s’adresse en priorité à la prochaine génération. C’est ainsi que l’a voulu Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. En France, on ne parle pas explicitement des jeunes. La déclinaison nationale du plan, dépouillée des termes « prochaine génération » est devenue un vague « Plan de relance ». Or, on ne « relance » pas les jeunes dans la vie ; on les « lance ». Ils se lancent. Et d’autant mieux s’ils sont aidés pour qu’ils deviennent à leur tour fer de lance du monde de demain.
En fait, si le « Plan de relance » français a « perdu » ses jeunes en route, c’est peut-être parce que sa future mise en œuvre s’annonce un peu trop colorée du gris des cheveux de ceux qui sont aux commandes. Depuis des semaines, les corporations s’activent en effet à chiffrer, à argumenter et à ficeler des dossiers pour d’abord conforter l’existant. Et puis, il faut aller vite. Le message : « Premier arrivé, premier servi » a été bien entendu.
Or, dans ses fondements « Next Generation EU » a été imaginé comme un pari sur l’avenir. Pas pour faire du neuf avec du vieux. Et, pour une fois, les économistes convergent sur les chantiers prioritaires à soutenir : numérisation, transition écologique… et amélioration des compétences. Notamment chez les jeunes qui seront les forces vives européennes de demain. Ursula von der Leyen a raison d’insister : une jeunesse bien formée, cultivée, à l’aise avec les outils numériques et vivant sur une planète écologiquement accueillante porte en elle le ferment d’une future société épanouie et solidaire.