Investis par les agriculteurs, les réseaux « socio-numériques » facilitent l’échange et la production de connaissance entre pairs et vers le grand public. Ils les considèrent comme un complément et non un substitut des conseils et des lectures déjà mobilisées. « Selon vous, dois-je intervenir avant l’hiver pour contrôler cette luzerne dans mon semis de blé », demande un éleveur à son groupe Facebook sur l’Agriculture de conservation, photo à l’appui. Des agriculteurs lui répondent, lui donnent leur avis. Aujourd’hui, ce type d’interaction numérique devient courant. L’enquête Agrinautes conduite en 2019 auprès de 1 110 agriculteurs connectés indique que 57 % sont inscrits à un réseau social. Mais comment les utilisent-ils ? « Plusieurs types de médias existent : les blogs qui demandent un engagement fort (par exemple des vidéos réalisées sur la ferme), les plates-formes de mise en relation où l’interaction est approfondie sur le terrain ensuite et les espaces numériques de dialogue (forums, groupes WhatsApp, Facebook, Twitter) où l’échange est fort entre les membres souvent autour de thèmes très techniques », a détaillé Bertille Thareau, enseignante-chercheuse en sociologie, lors de l’événement Esaconnect 2020 qui a eu lieu en ligne cette année. Besoin de collectifs spécialisés De nombreux collectifs existent déjà en agriculture : réseaux de voisinage, groupes de développement, syndicats… « Mais aujourd’hui, les agriculteurs sont moins nombreux, le métier est plus diversifié et ils interagissent avec des publics divers. » Des collectifs plus spécialisés se mettent en place notamment sur Internet. Par exemple, FranceAgriTwittos, association apolitique et asyndicale, réunit des agriculteurs et para-agricoles pour communiquer de manière positive sur le métier. L’association Co-farming rassemble des entreprises mettant en relation des agriculteurs pour du partage de matériel, l’échange de parcelle, … Internet et sa toile sont un puits d’information pour tous. De nouveaux modes de transmission de la connaissance s’y développent. Vincent Levavasseur est maraîcher et président…
Les réseaux web ouvrent le champ des possibles