Les éleveurs bio, comme les conventionnels, sont confrontés à la problématique de l’arrêt de la castration à vif. En bio, tout est plus compliqué. Chez Bio Direct, qui élève 35 % des porcs bio français, 50 % des truies mettent bas en plein air. Anesthésier les porcelets avant la castration, comme l’exige l’évolution de la réglementation, semble difficile. Attendre que tous ces petits soient endormis avant de procéder à l’opération serait trop chronophage. Tous les acteurs de la production de porcs biologiques s’accordent sur le fait que l’immunocastration (injection d’hormones) n’est pas compatible avec les valeurs qu’ils défendent. Reste la solution la plus simple pour l’éleveur : l’élevage de mâles entiers, souhaitée de leur côté par les éleveurs conventionnels. En bio, tout est plus compliqué ; la castration n’échappe pas à la règle. L’élevage cumule tous les facteurs de risque. Les charcutiers sont abattus plus tard, à un âge où beaucoup d’entre eux peuvent être sexuellement matures. Les volumes plus faibles ne permettent pas de mélanger les viandes odorantes pour masquer le goût désagréable ou d’avoir des circuits préférentiels de transformation. En vente directe, à la ferme ou sur les marchés, le risque de dégoûter la clientèle est simplement trop élevé. La filière devra pourtant trouver rapidement une solution. Un coup d’avance à la Cooperl Fort de son expérience de non-castration en élevages conventionnels, entamée en 2012, le groupement de Lamballe s’engage. 18 de ses 22 éleveurs bio ont cessé la castration, soit la production de 1 100 truies productives (modèle d’une soixantaine de truies et la suite, par élevage). « C’est au choix de l’éleveur », indique Corentin Hamard, éleveur, intervenant à un webinaire Ifip. « Les carcasses odorantes, détectées au nez humain, sont dirigées vers le circuit de commercialisation des viandes odorantes conventionnelles. Nous n’en avons pas énormément ; les verrats terminaux Piétrain sont sélectionnés sur…
Un arrêt de la castration douloureux pour le porc bio