Poids vif, qualité des aplombs, indice de consommation et rendement filet sont les principaux critères de sélection du complexe pedigree Hendrix Genetics Turkeys situé au nord d’Angers.
Fin septembre, Hendrix Genetics a inauguré son nouveau complexe pedigree Hybrid Turkeys en Maine-et-Loire.
« Ce complexe tout neuf va nous permettre d’accélérer le progrès génétique en dinde dans les années qui viennent », lance Laurent Souti, directeur général Hendrix Genetics Turkeys France. Il reconnaît que la dinde est une production très chahutée mais qu’elle a des atouts pour le futur. Le complexe est composé d’une ferme de ponte et d’une ferme d’élevage avec de la dinde standard, alternative et fermière pour un effectif total de 15 000 animaux de lignées pures. Le suivi se fait à l’individu et non au troupeau.
50 000 données enregistrées par lot
Les élevages ont des volailles d’âges multiples ce qui signifie que les contraintes sanitaires sont très fortes.
« Notre priorité est de sécuriser la filière. C’est pour cette raison que la sélection se fait sur deux continents : Amérique du Nord et Europe, ce qui nous permet de faire face aux risques : sanitaires (Influenza), commerciaux (Brexit) et autres (Covid-19). »
Ce complexe pedigree est très évolué technologiquement. Sur chaque lot, 50 000 données sur différents critères sont enregistrées car seuls les meilleurs animaux entreront en sélection. « Nous sommes au plus proche des conditions d’élevage qui se pratiquent en chair. La densité est semblable et le programme alimentaire est au plus proche de ce qui est fait sur le terrain », explique Guillaume Simonneau, responsable de production du complexe pedigree. Le premier critère de sélection est le poids vif des dindes ; sur chaque lot 10 000 pesées sont réalisées. Le second critère est la qualité des aplombs, l’équipe de sélection passe l’ensemble des dindes pedigree une à une pour évaluer visuellement la qualité de leurs aplombs et déterminer une note. Cette évaluation rentre dans le calcul de la valeur génétique de l’animal. « Il faut environ 2 ans de formation pour qu’une personne soit capable de sélectionner les aplombs », précise Guillaume Simonneau. Le troisième critère de sélection est l’indice de consommation (IC) qui est mesuré en conditions réelles d’élevage grâce aux stations d’alimentation. Les dindes sont détectées par puce RFID lors de la prise d’aliment ce qui permet d’obtenir des données sur la quantité mais également la qualité des repas (fréquence, heures). La prise alimentaire de chaque animal et de chaque station est suivie quotidiennement.
Une sélection sur le rendement filet
Le dernier critère analysé est le rendement en viande. Hybrid Turkeys a collaboré avec la STVO pour créer un atelier spécifique à leurs besoins. Cela a permis de déterminer précisément le rendement par individu qui incrémente ensuite les valeurs génétiques de leur famille. L’objectif est d’augmenter les mesures de découpe à l’abattoir. En envoyant plus de dindes à découper, il devient possible d’améliorer le rendement filet dans le programme de sélection tout en ayant des données sur le rendement des cuisses et des parties qui contribuent à produire plus de viande sur chaque animal. « Le développement du génotypage ajoute des informations génomiques aux candidats de rendement filet ce qui améliore encore le taux de gain génétique. L’utilisation de matériel de balayage par thermographie permet de mesurer les caractéristiques de rendement de la viande sur les animaux sans avoir besoin de les envoyer à l’abattoir. Nous sommes alors plus précis que le score de conformation et nous avons plus de gain génétique puisque l’animal a fort potentiel n’est pas tué », conclut Laurent Souti.
Chaque œuf est identifié
La vidéo et l’accéléromètre comme outils de sélection
La viabilité est au cœur de nos préoccupations, nous évaluons des caractères de performance des animaux commerciaux dans des environnements difficiles. Nous utilisons ces informations pour prendre des décisions précises sur les candidats reproducteurs dans les populations de pedigree. Nous utilisons la vidéo pour le suivi comportemental et les distances parcourues afin de retirer les animaux agressifs des populations. La prochaine génération sera sélectionnée sur les aplombs. Nous utilisons l’accéléromètre et la capture vidéo en association avec les sélectionneurs pour évaluer la qualité des aplombs. Nous intégrons l’analyse du comportement pour ne pas évaluer uniquement la qualité des aplombs mais aussi analyser les mouvements réels.Owen Willems, directeur R et D Hybrid Turkeys