Endosser le rôle d’un chef d’entreprise

7395.hr - Illustration Endosser le rôle d’un chef d’entreprise
Un des groupes de travail de BTS en pleine réflexion sur la stratégie à adopter pour mener un développement cohérent de leur entreprise, prendre les bonnes décisions face aux aléas qu’ils découvrent au fur et à mesure de l’avancement du jeu de rôle.
Durant deux jours, les étudiants de 1re année de BTSA ACSE, APV et PA(1) du CFA de Caulnes créent et font prospérer leur entreprise, gèrent la production et leur personnel et vendent leur production.

Le rôle de salarié, ils l’endossent depuis la rentrée de septembre en tant qu’apprentis. Mais en décembre dernier, les voilà parachutés associés et gérants d’une entreprise commerciale para-agricole fictive lors d’un Module d’initiative locale (MIL) sous forme de jeu d’entreprise, élaboré et mis en œuvre à l’initiative du CFA de Caulnes. Un nouvel univers à explorer durant deux jours avec une nouvelle posture à adopter.

Du fictif très réaliste

De spectateurs en amphithéâtre, voilà ces étudiants acteurs du jour, parlant stratégie, développement, investissement, étude de marché et concurrence, embauche et gestion du personnel, gestion de stocks, négociation… Ils doivent ainsi apprendre à prendre des décisions en commun, pour faire prospérer cette entreprise qu’ils ont créée. Tout en sollicitant à tour de rôle leurs nouveaux partenaires : fournisseur, expert-comptable, banquier, délégué du personnel… rôles qu’endossent aussi avec plaisir les formateurs. Tout le monde se prend au jeu, face à des situations que les jeunes rencontreront peut-être dans deux ans ou plus dès la fin de leur contrat d’apprentissage.

« Ce jeu a divers objectifs. Il permet de sortir de la routine et de démystifier ce qu’est la vente pour un public d’ordinaire habitué à gérer un atelier de production agricole, ainsi que de découvrir des facettes de ce qui sera peut-être leur métier demain : investir, présenter et argumenter un projet, gérer les volumes de production… tout en anticipant les besoins en main-d’œuvre, en sachant la motiver… Le module de formation est conçu pour qu’ils passent plus de temps à réfléchir sur la stratégie d’entreprise que sur le chiffrage du projet », explique Olivier Lafficher, responsable de formation. En somme, se poser toutes les questions que peut rencontrer un chef d’entreprise avec des objectifs bien définis : « Pourquoi suis-je associé dans ce projet ? Qu’est-ce qu’on veut faire ensemble ? Je sais dire où on va, ce qu’on veut produire, en quantité et qualité, comment on va le produire, avec quels moyens humains et matériels… ? », précise-t-il. Le tout, en gérant la prise de décision en groupe, y compris sous la pression car des échéances rythment le jeu.

« On les voit se révéler »

Si certains groupes œuvrent pour des développements prudents, d’autres tout feu tout flamme se lancent dans l’aventure sans crainte et aiment prendre des risques. Si des groupes discutent calmement, pour certains, le ton monte très vite. Si des projets sont précis, d’autres ne sont pas partagés par tous les associés et partent dans tous les sens. Parmi tous ces chefs d’entreprise d’un jour, on voit sortir du lot des personnes qui jouent le rôle de modérateurs, ou de leaders, ayant une attitude positive ou non sur l’avancement des décisions.
Pour David Lucas, formateur, « c’est une pédagogie active qui permet d’être au plus proche de la réalité tout en restant en salle de cours. Elle permet aussi d’instaurer une autre relation formateur-apprenant. Et c’est une magnifique occasion de découvrir les étudiants sous un autre jour et de les voir se révéler ». Ici, on est loin de la sanction et de la note. L’erreur est permise, elle fait même partie intégrante de la pédagogie.

(1) Acse : Analyse et conduite du système d’exploitation ; APV : Productions végétales ; PA : Productions animales. 


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