Les gros apports de bois incorporés au sol permettent à Rémi Manuguerra de viser des taux de matière organique très hauts dans ses sols, avec une vie biologique, microbienne et fongique abondante. Les sols de la ferme maraîchère de Rémi Manuguerra sont déjà très bien pourvus en matière organique (MO) : les dernières analyses chiffrent la teneur à 4,5 %, pour un pH de 6,8. Pour autant, l’agriculteur installé à Pleugriffet (56) sur la ferme Les jardins d’antan souhaite aller encore plus loin, afin de « stocker du carbone et de favoriser la vie du sol ». L’objectif du Morbihannais est d’atteindre 10 % de MO à court terme, en apportant de grandes quantités de broyat de bois. Toutes les essences 30 à 40 t de broyat de bois sont utilisées chaque année pour être épandues sur les 8 000 m2 composant la ferme. Pour produire ces amendements, le maraîcher fait appel à une entreprise équipée d’un broyeur Biber 78 attelé à un tracteur de 300 cv. Une partie du bois provient des talus de la ferme, le reste de la matière première est fourni par un élagueur proche. « Toutes les essences sont utilisées, comme le noisetier qui se décompose très vite. Les résineux s’avèrent être plus intéressants que des espèces très dures qui se décomposeront beaucoup plus lentement », observe le maraîcher. Ces apports organiques sont ensuite incorporés au sol grâce à des passages de herse rotative, de vibroculteur ou de déchaumeur à disques. Pas de risques de faim d’azote Le reste de l’année, l’itinéraire de culture des planches ne nécessite que peu ou pas de travail du sol, le labour étant abandonné. L’envahissement par les herbes indésirables est en partie géré par de l’occultation. « Plus le sol est vivant, plus les plantes sont en bonne santé. J’observe beaucoup de limaces, mais il n’y en revanche que peu…
Le bois nourrit le sol des légumes