Les associés du Gaec Kergistalen ne se passeraient plus de leur godet désileur qui permet de distribuer rapidement le maïs puis les betteraves en les éclatant pour faciliter leur ingestion.
« Quand je me suis installé il y a 10 ans, j’ai introduit les betteraves dans la ration des laitières. Je voulais changer un peu le menu maïs/enrubannage car cela ne me plairait pas de manger des nouilles tous les jours », ironise Sébastien Coden, installé en Gaec avec ses parents Jean-Claude et Élise à Plouaret (22). L’éleveur, à la tête d’un troupeau de 65 laitières sur 95 ha de SAU, a commencé par 1 ha de betteraves la 1re année puis 2 ha la suivante. Il en cultive aujourd’hui 5 ha et pense encore augmenter la surface l’année prochaine.
[caption id= »attachment_50693″ align= »aligncenter » width= »720″] Éclater les betteraves de cette façon augmente la salivation et la mastication ce qui permet d’améliorer la digestibilité globale de la ration.[/caption]
La betterave apporte de la plus-value sur le prix du lait
« La betterave n’est pas une culture compliquée. Il faut simplement respecter scrupuleusement les bons stades pour les interventions de désherbage. Le 1er passage se fait à 2-3 feuilles et 15 jours plus tard, le 2e au stade 4-5 feuilles. Enfin, je bine avant que la culture recouvre le sol à 7-8 feuilles », explique Sébastien Coden. Les associés distribuent des betteraves aux Prim’Holstein depuis un mois, elles en auront dans la ration jusqu’au mois de juin. « Cela se voit tout de suite sur l’analyse de lait, le taux de matière grasse passe de 44 à 47 % et le taux protéique de 32 à 34 % dès qu’elles commencent à en manger », précise-t-il. Les éleveurs misent sur la qualité du lait et la recherche de plus-value sur les taux plutôt que la production par vache, dans un système qui leur permet d’avoir un coût alimentaire moyen annuel de 78 €/1 000 litres.
[caption id= »attachment_50694″ align= »aligncenter » width= »720″] Sébastien Coden est installé en Gaec avec ses parents Jean-Claude et Élise, à Plouaret (22).[/caption]
Éclater les betteraves pour augmenter la salivation et la mastication
La ration hivernale est composée de 12 kg de maïs ensilage + 5 kg d’enrubannage (RGA / trèfle blanc) + 3 kg brut de betteraves. « Au début, je distribuais les betteraves avec notre désileuse-pailleuse, mais elles arrivaient entières à l’auge et ce matériel un peu vieillissant qui n’était pas prévu pour cela a rapidement rendu l’âme. » Les associés de la famille Coden décident alors d’investir dans une pailleuse et dans un godet désileur puisqu’ils avaient un télescopique sur l’exploitation. « Nous utilisons ce godet de la marque Robert depuis 5 ans, il est polyvalent ce qui permet de désiler le maïs ensilage dans un 1er temps et les betteraves ensuite », décrit Sébastien. La distribution par tapis à chaînes plutôt que par vis est primordial pour ne pas endommager le matériel lorsqu’un caillou se trouve parmi les betteraves. Une petite fraise crantée en sortie de godet assure le broyage des betteraves. La trappe hydraulique à la sortie fait varier l’ouverture pour broyer plus ou mois finement les betteraves. l’agriculteur travaille trappe grande ouverte ce qui suffit pour bien éclater les betteraves et laisser passer les cailloux qui peuvent atteindre la taille d’une main. « La betterave stimule le métabolisme des vaches. En l’éclatant de cette façon, nous augmentons la salivation et la mastication qui permettent d’améliorer la digestibilité globale de la ration. » Jean-Claude Coden ajoute : « En les hachant au moment de la distribution, elles ne roulent plus devant l’auge comme lorsqu’elles étaient distribuées entières. »