Si la farine d’insectes peut se substituer au soja grâce à sa teneur en protéine et son profil d’acides aminés, le facteur bloquant est le manque de production et surtout le prix beaucoup plus élevé que du soja. Les volailles ont des besoins élevés en protéines dans leur alimentation. Ces besoins sont couverts principalement par du tourteau de soja qui possède une excellente valeur nutritionnelle (teneur en protéine et profil en acides aminés). Aujourd’hui, 50 % de la consommation totale de soja dans l’UE est destinée à la production de volailles. « Mais l’UE dépend fortement de l’importation de matières premières riches en protéines, l’autonomie protéique de la filière volaille en France est d’environ 40 %. Il faut ajouter la préoccupation croissante avec le soja importé principalement d’Amérique du Sud concernant la déforestation, les OGM ou encore les problèmes de santé humaine. Nous avons besoin de nouvelles matières premières riches en protéines locales que les insectes pourraient nous fournir », explique Éva Pampouille, de l’Itavi, lors de la journée volaille de chair qui s’est déroulée en décembre dernier. Une production d’insectes trop faible Les insectes sont des éléments naturels du régime alimentaire des oiseaux. « Un projet de recherche en cours utilise des pondeuses pour désinsectiser les arbres fruitiers », précise Éva Pampouille. Les insectes représentent une piste prometteuse de par leur teneur en protéines élevée et leur profil en acides aminés. Ils sont aussi riches en composés antimicrobiens ce qui peut aider à réduire les usages d’antibiotiques, renforcer les défenses naturelles et avoir un effet positif sur le microbiote. L’élevage d’insectes destinés à l’alimentation animale et humaine est en très forte croissance mais la production reste encore faible. « Dans le monde, la production de larves s’élevait à 8 000 t en 2015 puis 14 000 t en 2016. L’Europe produit plus de 6 000 t de protéines d’insectes par an. D’ici…
Les farines d’insectes ne vont pas encore remplacer le soja