Anna et Jean-Mathieu Pelleteur, associés en Gaec, produisent et transforment du lait bio à Audierne. Ils ont suivi une formation pour construire les bases d’une bonne association.
« Nous y sommes allés à reculons », avoue Anna qui vient de remplacer sa mère dans le Gaec de Casquer Vian, à Esquibien (29). Le module de formation « Comment bien s’associer ? » était obligatoire pour valider le parcours à l’installation. Jean-Mathieu, son frère, produit du lait depuis deux ans. Les deux nouveaux associés ont passé quelques demi-journées dans les locaux de la Chambre d’agriculture pour envisager leur association. « Nous avions peur d’y perdre notre temps, que la formation soit trop théorique ». Avec du recul, ils assurent que ce temps de réflexion leur a été utile et que les échanges avec d’autres jeunes en phase d’installation ont été bénéfiques.
Compatibilité
Suite à la formation, les associés ont peaufiné le règlement intérieur du Gaec. « Nous avons écrit, noir sur blanc, les conditions relatives aux vacances : un mois par an, mais pas plus de deux semaines d’affilée. Nous avons décidé de rémunérer les comptes courants d’associés pour plus d’équité. Nous avons nommé notre sœur aînée médiatrice, pour sa neutralité. Ça peut faire du bien de parler de certains problèmes… Tout est noté, ce qui n’était pas le cas avant ». La formation, grâce à de petits exercices, leur a permis de savoir s’ils avaient les mêmes objectifs au niveau professionnel, s’ils étaient « compatibles ». Les horaires de travail ont été évoqués tout comme leur complémentarité sur la ferme. « Nous sommes polyvalents, même si Jean-Mathieu s’occupe plus de la production laitière et moi de la transformation », indique Anna. Les étapes d’un conflit ont été détaillées au cours de la formation, « d’où la décision de nommer une médiatrice »…
Le Gaec emploie un salarié. « Nous faisons un bilan quotidien à la fin de la traite tous les trois ; nous avons un agenda au bureau mais nous avons aussi créé un groupe sur un réseau social en ligne pour pouvoir consulter et noter tout ce qui concerne le suivi du troupeau et de la ferme, ou laisser des consignes. Ce sont autant de traces écrites ». Anna et Jean-Mathieu ont un regret concernant la formation. La plupart des participants étaient les seuls représentants de leur société. « Je pense que les échanges seraient plus instructifs si tous les associés y participaient », assure Anna, qui se réjouit d’avoir enrichi, lors de ces journées, son carnet d’adresses, « de collègues, qui comme nous, transforment et vendent à la ferme ». Susceptibles, à l’avenir, de leur prodiguer des conseils…