Vendre son exploitation lorsque l’occasion se présente

7654.hr - Illustration Vendre son exploitation lorsque l’occasion se présente
Pierre-Manuel Onfray, jeune éleveur, et Hervé Baron, le cédant.
Hervé Baron a vendu son exploitation porcine il y a 2 ans. Il n’avait pas encore tout à fait l’âge de la retraite, mais il a saisi l’opportunité avec un jeune du secteur qui voulait s’installer.

« Lorsque j’ai cédé mon exploitation, je n’avais pas l’âge de la retraite. Mais, quand l’occasion se présente, il faut la saisir. Je souhaitais vendre mon élevage de porc à un jeune et je ne voulais vraiment pas qu’il parte pour un agrandissement. Entre le début de la réflexion et la vente de l’élevage il s’est passé environ 4 ans », raconte Hervé Baron, qui s’était installé à Penguily en 1982 et qui est officiellement à la retraite depuis août 2020. Il a témoigné avec son repreneur Pierre-Manuel Onfray, âgé de 30 ans, lors de la journée « Demain je transmets », organisée conjointement par les Jeunes Agriculteurs 22, la Chambre d’agriculture et Cerfrance. Dès qu’Hervé Baron a pris sa décision de vendre son élevage, il l’a fait savoir autour de lui et s’est aussi inscrit au RDI (répertoire départ installation). « J’ai eu 4 candidats à la reprise : un avec Sanders, un autre avec la Cooperl, un par le biais de la Chambre et du RDI et j’ai rencontré Pierre-Manuel grâce au pôle stratégie d’Eureden.  »

7 ans de salariat avant de s’installer

« Je ne me projetais pas sur l’élevage de mes parents car il est situé au cœur d’un village et il y avait beaucoup de bâtiments à refaire. Pour autant, je cherchais dans un périmètre proche car je peux faire de l’engraissement sur ce site », explique Pierre-Manuel Onfray, qui est maintenant installé depuis 2 ans sur l’ancien élevage d’Hervé Baron situé à 4 km de l’exploitation familiale. Il s’est passé 1 an entre la mise en relation du cédant avec le repreneur et la vente de l’exploitation. « J’ai réalisé une évaluation des bâtiments et de l’outil de travail pour définir le prix de vente de l’élevage. Pour qu’un jeune puisse s’installer il faut qu’il puisse produire sans avoir trop d’investissements à faire les premières années. Ici la présence d’une station de traitement du lisier a été un avantage pour que la vente aboutisse », explique Philippe Le Vannier, consultant au pôle stratégie d’Eureden. Après son BTS agricole, Pierre-Manuel Onfray a été salarié dans différents élevages durant 7 ans ce qui lui a permis d’occuper tous les postes possibles sur un élevage de porc. « Les banques regardent beaucoup l’expérience avant de financer une installation en porc », précise Philippe Le Vannier.

Rester indépendant

L’élevage a été dépeuplé puis repeuplé car le jeune éleveur voulait démarrer avec la génétique qu’il avait choisie. L’élevage de 300 truies naisseur-engraisseur est passé en conduite en 5 bandes et un salarié a été embauché. « Je veux rester le plus indépendant possible ; c’est pour cela que je ne produis pas pour une charte qualité spécifique. Je travaille avec différents fournisseurs d’aliment, j’utilise du maïs humide pour mes charcutiers en finition et je vends mes porcs au cadran car c’est important pour moi de maintenir le marché », résume l’éleveur. Il insiste aussi sur l’importance d’avoir de bonnes relations avec le cédant pour la réussite de son installation. « Même après 2 ans, on ne connaît pas tout sur l’élevage et il m’arrive encore régulièrement de solliciter Hervé qui habite à 150 mètres de l’exploitation pour résoudre certains problèmes.  »


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