« Au Rheu, on apprend que la qualité d’un pareur ne se mesure pas à la taille du tas de corne à la fin du chantier ou au nombre de vaches passées par la cage dans la journée », lance Marc Delacroix. Entourés d’une poignée de pédicures venus de toute la France choisis pour leurs compétences professionnelles et leur aptitude à transmettre, le vétérinaire fait partie de l’équipe d’encadrants intervenant tout au long du cursus au CFPPA. Sur les 450 heures de formation qui s’étire sur neuf mois, les apprenants effectuent 250 heures de pratique.
Tailler des millimètres déplace des kilos
« Ici, c’est l’école de la rigueur », résume le spécialiste. Pour lui, plus le pareur est précis et appliqué, plus il fait gagner de l’argent à l’éleveur. « Or la délicatesse du parage résulte de la délicatesse du geste de l’intervenant et de la réalité anatomique et biomécanique du pied. » Un onglon de quelques dizaines de cm2 supporte en effet des dizaines ou voire plus d’une centaine de kilos selon la posture de l’animal. Les plus petites déformations peuvent ainsi entraîner de gros déséquilibres et donc favoriser les lésions. « Ainsi l’opérateur en taillant la corne engendre des déplacements de charges conséquents. S’il les déplace au bon endroit, c’est bien… Dans le cas contraire, il peut aggraver les lésions et conforter voire amplifier l’inconfort de la vache. Voilà pourquoi nous apprenons aux futurs pédicures à travailler au millimètre… »
Former des techniciens de haut niveau
Quand ils sont au CFPPA, les élèves évoluent par groupes de quatre dans des élevages partenaires à proximité. Pour chaque patte levée, le travail pratique associe parage fonctionnel, relevé de lésions et traitement. Le formateur accompagnant vérifie ensuite les pieds un à un « pour corriger les défauts de chacun ». Les apprentis sont aussi continuellement évalués sur leur comportement avec les animaux, l’organisation du chantier, l’affûtage des outils, l’hygiène… L’examen final s’articule autour de 30 pieds à parer correctement, de la qualité de détection des lésions et de l’évaluation de leur gravité, de la capacité à répondre à des questions d’éleveurs et de la pose d’un diagnostic de pathologie dominante à partir du relevé lésionnel d’un élevage. « Le Rheu, ce n’est pas une formation de gratteur de corne mais de technicien de haut niveau. Les élevages d’aujourd’hui ont besoin de cette compétence », souligne Marc Delacroix. « À l’arrivée, le bon pédicure est celui que la vache remercie. »
Baud
La meilleure formation de France à la veille de la retraite j’ai été formé en 1996 déjà avec notre bon Marc alors merci à toi et à Jean et longue vie à notre profession passionnante