Adepte de la sociabilisation des porcelets en maternité

dd7844.hr - Illustration Adepte de la sociabilisation des porcelets en maternité
En condition naturelle, les porcelets quittent le nid à la 2e semaine de vie et sociabilisent avec les autres porcelets grâce au jeu.
Samuel Laroche, à Plescop (56), enlève les barrières entre les cases de sa maternité vers dix jours d’âge des porcelets. Les bagarres ont disparu à l’entrée en post-sevrage.

Un reportage à la télévision sur le comportement des porcs sauvages a incité Samuel Laroche à tester la sociabilité de ses animaux dans son élevage de 180 truies, conduites en 7 bandes, sevrage à 28 jours. « J’ai commencé par deux portées, puis, très vite, j’ai enlevé les barrières sur la rangée ». Huit portées au total, qui font connaissance dès la fin de la première semaine de vie. « Le jeudi, j’enlève le panneau du haut pour que les truies se voient. Le lendemain, j’enlève un autre panneau ». Les porcelets se reniflent pendant quelques minutes au-dessus du panneau restant (quelques centimètres de hauteur) puis passent allègrement par-dessus. Au moment des tétées, les porcelets reviennent dans leur case d’origine.

Bénéfice en PS

Les performances en maternité n’ont pas évolué. « Il n’y a pas eu de dégradation des conditions sanitaires. J’ai la chance d’avoir un bon statut d’origine. Les huit mères sont d’âge différent ; je ne tiens pas compte du rang de portée ». Le bénéfice se voit au sevrage, lorsque les porcelets sont mélangés dans les cases de PS. « Ils se connaissent et ne se battent pas  ».

D’autres éleveurs confirment

L’éleveur et son groupement Evel’Up vont filmer les maternités en continu sur trois bandes pour analyser le comportement des porcelets. « Avec un bouclage de couleurs différentes, nous verrons lesquels bougent le plus, jusqu’où ils vont, s’ils cherchent à téter d’autres truies ou non ; j’ai l’impression que les plus petits sont moins aventuriers », dit-il dans un sourire. L’essai, réalisé dans un premier temps par curiosité, devrait devenir une habitude sur l’élevage.

Vulgarisation ?

Plusieurs éleveurs du groupement Evel’Up testent actuellement le procédé pour améliorer les performances. Les premiers retours sont positifs : les animaux ont plus de place, les écrasements sont moins nombreux et les petits peuvent téter d’autres truies, ce qui semble homogénéiser les portées. Le suivi sanitaire nécessite néanmoins plus de rigueur et les cloisons doivent être enlevées puis remises en place. Quelques éleveurs testent la pratique pour des raisons de bien-être animal (image positive) ou par simple curiosité.

100 g de GMQ en plus la 1re semaine en PS

Des chercheurs belges ont retiré les cloisons de deux à trois portées le lundi de la 2e semaine de lactation (truies bloquées). Les mères se montrent peu agressives, 15 % des porcelets sont « étrangers » lors de chaque tétée. 79 % des tétées sont synchronisées dans chaque groupe, avec des effets bénéfiques (limitation des bagarres aux mamelles, diminution des cris des porcelets, amélioration de la qualité de l’allaitement car moins d’interruptions
des tétées). Au sevrage, les performances des porcelets (gain de poids, homogénéité, mortalité) sont identiques dans les deux conduites (mélange ou non). Les truies subissent la même perte de poids et la même variation d’épaisseur de lard dans les deux groupes. Par contre, après le sevrage, les bagarres, le stress et les lésions cutanées sont moindres, les performances supérieures car ils consomment plus. Les porcelets ont 33 % de poids en plus la première semaine après le sevrage (370 g/j de GMQ contre 270 g/j).


2 commentaires

  1. Raynald Pilote

    Très intéressant

  2. marie-paule Trocherie

    et la maman truie elle sort de sa cage j’espère !!

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