Valentin Rohon a rejoint son père, Stéphane, sur la ferme familiale en décembre 2019. Malgré une augmentation de 200 000 L de la référence laitière, les deux associés souhaitent conserver un système économe et pâturant.
« J’ai toujours voulu être agriculteur. Depuis plusieurs années, je donnais des coups de main à mon père sur la ferme. Je suis passionné par la production laitière. Pour moi, les vaches laitières doivent pâturer. Je ne me vois pas avoir des vaches en bâtiment toute l’année », explique Valentin Rohon. Même s’il s’est installé jeune, à 21 ans, il a pris le temps de se former avec un BAC pro CGEA puis un BTS ACSE. Il a aussi testé son projet d’installation pendant un an, en étant salarié à mi-temps sur la ferme familiale et à mi-temps sur une autre ferme. Suite à cette première étape, il a repris une ferme de 27 ha à 1,5 km, ce qui a porté la surface de la ferme à 91 ha. « La laiterie m’a attribué 200 000 L de référence laitière. Ajoutée à celle de mon père, cela fait 600 000 L. Cependant, 133 000 L sont du quota B et nous ne prévoyons pas forcément de les produire », précise le jeune éleveur.
Pour les deux associés, l’idée est plutôt de poursuivre la stratégie qui a permis à Stéphane Rohon de gagner correctement sa vie depuis son installation en 1997, avec un système classique mais économe. « J’ai commencé par un quota de 147 000 L de lait sur 48 ha. J’ai développé progressivement l’exploitation pour arriver à environ 330 000 L avant l’installation de Valentin. J’ai toujours cherché à réduire les charges et à assurer un revenu, avant d’investir dans du matériel, par exemple », explique l’éleveur de 50 ans. Aujourd’hui, les deux associés envisagent de monter à 80 vaches au maximum, ce qui nécessitera d’agrandir la stabulation qui compte actuellement 60 places. « On se donne 5 ans pour mettre en place notre système. Pour nous, la priorité est de produire notre quota A (467 000 L), ce qui correspond à environ 70 vaches à 6800 L. Si on gagne correctement notre vie de cette façon (objectif 2 000 €/mois/associé), on ne cherchera pas forcément à produire plus », précisent-ils.
Sur 91 ha de SAU, 30 ha sont accessibles aux vaches laitières. La priorité pour les deux associés est de consacrer cette surface à l’herbe pour maximiser le pâturage des vaches. Cette année, 25 ha sont en herbe et 5 ha en cultures. « Pour l’instant, nous gardons l’idée de faire une rotation pour renouveler les prairies. Mais, dès cet été, nous allons aussi essayer de rénover certaines prairies en les ressemant avec un outil qui associe une herse rotative et un semoir pneumatique ; cela nous permettrait d’augmenter le pâturage des vaches » expliquent les deux éleveurs. En cette fin février, les sols humides de la ferme n’ont pas encore permis la mise à l’herbe des vaches. Celle-ci devrait intervenir prochainement.
Cedapa : 02 96 74 75 50
Le déprimage, une étape cruciale dans la gestion de la prairie
Si le déprimage est bien réussi, l’herbe en sera plus appétente et plus lactogène pour le reste de la saison. En effet la portion de feuille par rapport à la tige sera plus importante. Si les vaches ont du mal à finir leur paddock, qu’elles appellent au fil ou qu’elles remontent au bâtiment sans avoir réellement pâturé, il faut s’interroger sur la quantité qu’elles mangent à l’auge. Pendant ces périodes de transition, il n’est pas rare qu’elles ingèrent trop de fourrage à l’auge et boudent donc le déprimage. Toute la saison de pâturage s’en trouvera alors pénalisée. Et quitte à diminuer la part de fourrage à l’auge, peut-être qu’il serait intéressant de diminuer la portion d’herbe conservée, afin de valoriser l’herbe pâturée avec un fond de maïs à l’auge (selon les stocks). Autre aspect, le déprimage permet également de « relancer » le pâturage chez les vaches. Un bon pâturage est également une question « d’éducation », et il est plus facile de les faire déprimer en sortie d’hiver quand elles ont envie d’herbe fraîche que de faire attaquer les gaines en plein milieu du printemps. Il est donc indispensable de faire raser les paddocks.
Zone intermédiaire
Au sud-est de Rennes, j’élève 50 Prim’Holstein en bio. J’ai 52 ha de SAU dont 46 ha accessibles. J’ai 50 ha de prairies et 2 ha de colza fourrager qui seront cassés après un pâturage pour implanter du maïs. La plupart de mes terres sont portantes mais séchantes. Une dizaine d’hectares garde la fraîcheur plus longtemps l’été. Mes vaches ont été en bâtiment du 10 décembre au 20 février. Actuellement, elles pâturent sur des prairies et sur le colza fourrager, conduit au fil avant. J’estime qu’elles pâturent 2 kg de colza fourrager par jour. Elles ont, en matière sèche, 9 kg d’ensilage d’herbe, 5 kg de maïs ensilage, et produisent 20 kg / jour pour un mois moyen de lactation de 5,9 mois (TB : 48, TP : 31). Adage 35 : 02 99 77 09 56
Nicolas Rubin, Argentré-du-Plessis (35)
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Zone intermédiaire
Habituellement, sur la ferme de Nicole et Pierre-Dominique, le déprimage a commencé à cette période de l’année. Le troupeau laitier compte 75 vaches de race Prim’Holstein, dont 20 taries. Les VL sont en bâtiment depuis la mi-décembre, mais elles ont eu accès à un mélange colza-trèfle rouge-RGH pour pâturer les 15 derniers jours de janvier. Leur ration d’hiver se compose de 5 kg MS/j de maïs ensilage, 2 kg MS/j de foin et le reste en enrubannage. À partir de début mars, l’herbe pâturée constituera 4 à 5 kg MS/j de la ration. Les VL auront accès à 25 ha de prairies autour des bâtiments ainsi qu’à un îlot de 27 ha à 1 km, accessible par les chemins. Civam AD 56 : 06 83 60 88 61Nicole LUCAS, Berné (56)