Les inhibiteurs de nitrification prolongent la durée de disponibilité de l’azote pour les plantes et limitent les risques de perte par lessivage. L’additif pour lisier proposé par la société Jouffray-Drillaud a pour double objectif de « limiter la production d’azote sous sa forme volatile (N₂), et de diminuer sa transformation pour que les plantes l’utilisent progressivement sous forme nitrate et ainsi éviter son lessivage », explique Frédéric Huet, responsable développement commercial pour l’entreprise. L’Agroh NH4 Protect retarde la transformation de l’ammonium (NH4+) en nitrite (NO2) puis en nitrate (NO3-), et vise 2 cibles : il peut être utilisé avec du lisier ou en complément de solutions azotées liquides. Selon la société, la plante dispose avec ce retardateur de 50 % de temps d’absorption supplémentaire. Inoffensif pour l’utilisateur et l’environnement Cet inhibiteur de nitrification à base de dicyandiamide est « inoffensif aussi bien pour l’utilisateur que pour l’environnement. Son action n’est pas bactéricide, mais bactériostatique », précise Frédéric Huet. La spécialité est d’ailleurs la seule sur le marché validée par l’Anses. Concrètement, la molécule n’a pas d’effet sur les organismes du sol, mais ralentit simplement l’activité des bactéries (nitrosomas). Cette activité mise en pause reprend passé un certain délai. Utilisé seul, l’inhibiteur doit être incorporé au lisier par une pompe d’injection, au champ « pour une bonne répartition. L’efficacité est aussi préservée en comparaison à un versement direct dans une fosse de stockage ». Si un équipement spécifique est demandé pour injecter la solution au lisier dans la tonne au champ, ces pompes « sont de plus en plus fréquentes sur les matériels d’épandage. Les constructeurs connaissent ces dispositifs, déjà utilisés pour introduire des arômes pour masquer l’odeur des effluents », note Frédéric Huet. Complémentaire des acides Sur les effluents d’élevage liquides, l’additif peut être complémentaire des solutions d’acidification à base d’acide sulfurique, peu pratiquées encore en France mais plus courantes…
Libérer progressivement l’azote du lisier