Depuis 2018, suite à l’interdiction des néonicotinoïdes et le retrait du Sonido, il n’existait plus de solution efficace pour lutter contre les mouches géomyze et oscinie sur maïs.
La campagne 2016 est encore dans toutes les mémoires. Dans l’Ouest, et surtout en Bretagne, près de la moitié des surfaces de maïs non protégées avaient subi des attaques significatives. Des pertes de rendement parfois très importantes, supérieures à 50 % avaient été observées, avec de graves conséquences économiques.
Pour apporter des solutions aux producteurs en situation d’impasse technique, un programme de recherche important a été initié par Arvalis et ses partenaires, dont l’Inrae. Ce programme comporte un volet connaissance de la mouche géomyze (surveillance par piégeage, prévision du risque) et un volet recherche de solutions de protection alternatives (lutte directe ou indirecte, combinaison de leviers).
Des essais au champ ont permis d’évaluer l’efficacité de solutions insecticides non autorisées à ce jour. En 2019 et en 2020, la matière active cyantraniliprole, utilisée en traitement de semences, a montré de bonnes performances pour protéger les maïs contre les attaques de géomyze. Dans les essais, ce traitement de semences a permis une réduction des dégâts de 64 % en moyenne. Suite à ces résultats, une demande de dérogation a été déposée par l’AGPM.
Une autorisation temporaire pour la Bretagne
Une autorisation dérogatoire de mise en marché a été délivrée le 4 février par le ministère de l’Agriculture pour le produit commercial Lumiposa (matière active : cyantraniliprole). Cette autorisation est limitée dans le temps, du 1er mars au 29 juin 2021 et restreinte à la région Bretagne. Cette dérogation accordée pour les semis 2021 peut être une première étape avant l’obtention d’une autorisation de mise en marché pour la campagne 2022.
Michel Moquet / Arvalis-institut du végétal