Quand on évoque une « hausse de la productivité », de quoi parle-t-on exactement ? Productivité du travail ou du capital ? Le revenu s’améliore-t-il quand celles-ci progressent ? Pas forcément, comme l’illustre le cas du lait. La productivité du travail correspond à la quantité de lait produite par unité de main-d’œuvre. La productivité du capital représente le nombre litres produits pour chaque euro. Productivité du travail : apparente ou réelle ? Depuis une quinzaine d’années, les volumes produits par travailleur, salarié ou exploitant, ont fortement augmenté. La productivité du travail s’est donc accrue. Lorsque cette croissance est réalisée sans augmentation du capital investi, la productivité du capital s’améliore également. Si en parallèle la conduite du troupeau ne change pas, en particulier s’il n’y a pas hausse du coût alimentaire, on doit normalement constater une amélioration du revenu. Il s’agit d’un scénario idéal, moins fréquent qu’on aurait pu l’espérer. À l’inverse, si pour produire plus de lait par UTH, il faut investir beaucoup, la productivité du capital ne progressera pas et peut même se détériorer. Côté revenu, il n’est pas certain non plus qu’il s’améliore car la conduite du système de production a pu être bouleversée et se traduire par une hausse des charges opérationnelles. Cette situation est courante. Attention aussi à la notion de productivité du travail pour des UTH non-salariés. Lorsque le volume de lait produit par UTH s’accroît, rien ne dit que la durée du travail des exploitants ne grossit pas en parallèle. Car même si les investissements améliorent les conditions de travail et font gagner du temps à la vache ou au litre de lait, on constate le plus souvent que plus de lait produit par UTH c’est, malgré tout, plus d’heures de travail au global. Si tel est le cas, le gain de productivité du travail n’est qu’apparent, et non…

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