Un injecteur de prairie pour mieux valoriser l’effluent

7835.hr - Illustration Un injecteur de prairie pour mieux valoriser l’effluent
« Positionnés tous les 18,5 cm, les éléments de l’injecteur qui travaillent à 4 ou 5 cm de profondeur n’abîment pas la prairie ».
Suite à l’observation d’un enfouisseur à patins dans une autre exploitation, des éleveurs ont investi dans un outil permettant d’injecter le lisier dans le sol. Témoignage. 

En 2019, les associés de la Ferme des Lilas à Lanfains ont investi 6 000 € dans un « injecteur de prairie ». Ils l’ont acheté d’occasion directement auprès de la société belge Joskin. « Parmi les modèles de différentes marques existant sur le marché, nous avons choisi celui-ci car il était moins lourd que d’autres et qu’il était disponible tout de suite », se rappelle l’un des producteurs de lait.

[caption id= »attachment_52651″ align= »aligncenter » width= »434″]7834.hr Fin février, l’injecteur va être monté sur la tonne à lisier pour les premiers épandages sur prairie.[/caption]

Limiter la volatilisation de l’azote

L’investissement dans cet outil avait pour objectif « de limiter la volatilisation de l’azote après épandage et ainsi de mieux valoriser nos effluents ». Le recours à ce matériel a bien sûr aussi l’intérêt de réduire les odeurs suite au chantier. « Cela nous permet désormais d’épandre dans certaines parcelles assez proches d’habitations où nous ne passions plus auparavant quand nous utilisions un système à buse palette. Aujourd’hui, l’odeur s’estompe en une demi-journée en faveur du voisinage.  »

Le lisier déposé à 5 cm de profondeur

Depuis deux campagnes, l’injecteur de prairies est utilisé en avril sur les parcelles avant semis de maïs (50 ha) ainsi que sur les prairies après chaque fauche (4 ou 5 coupes annuelles sur 20 ha). « Avec ce matériel, en plus d’éviter que des unités fertilisantes s’envolent, le lisier est déposé à 4 ou 5 cm de profondeur, directement au contact du système racinaire. Sur les surfaces en ray-grass, nous constatons qu’il agit plus rapidement qu’auparavant », apprécie le producteur de lait. « À la buse palette, il fallait attendre qu’il pleuve pour que l’effluent entre dans le sol et soit efficace. Lors d’une année sans pluie en juin, le lisier épandu fin mai pouvait être encore là début juillet…  » Autre avantage de l’injection : il n’y a plus de risque que le lisier salisse le futur fourrage à récolter. « D’un point de vue sanitaire ou d’appétence, cela évite les petits points qui pouvaient parfois exister sur les feuilles, en fonction de la pluviométrie, à l’épandage à la buse palette. »
Le Costarmoricain souligne également le petit effet stimulant « herse de prairie » qui gratte la croûte de surface et aère la terre.   

Brassage indispensable du lisier

L’injecteur pèse autour d’1,5  t. Des adaptations – « des mains notamment » – ont dû être réalisées pour rendre compatibles l’outil et la tonne Pichon de 15 000 L du Gaec. À l’arrivée, le tracteur de 150  CV déjà utilisé pour les travaux d’épandage fait toujours l’affaire pour tirer cet attelage augmenté. « Le poids du tracteur peut être limitant quand l’enfouisseur est levé, il peut y avoir un manque d’adhérence.  » Dernière précision : il est impératif de brasser le lisier avant chaque remplissage pour éviter tout risque de boucher le tuyau d’un élément d’injection.


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