Une étude offrant une image actualisée des pratiques et résultats sert de socle à un plan de communication du Cniel (diffusé dans quelques mois) sur la gestion du tarissement et de la période sèche.
« La période sèche ou phase de transition – terme peut-être plus adapté utilisé par les Anglo-Saxons – est une étape très importante en matière de santé des vaches laitières », démarrait Philippe Roussel, de l’Idele, aux Rencontres recherches ruminants (3R). Mal géré, ce continuum entre deux lactations « peut induire un certain nombre de problèmes autour du vêlage tels que dystocies, mammites, fièvres de lait ou problèmes métaboliques comme l’acétonémie… » Dans un contexte d’élevages en forte évolution en termes « de taille ou de productivités humaine et animale », le chercheur a mené un travail pour mieux connaître les pratiques et attentes du terrain.
En s’appuyant sur la base de données du Système national d’information génétique (Snig) sur la période 2015-2017, près de 3 millions de tarissements dans 24 826 élevages français ont été décortiqués. Premier constat : la durée moyenne de la période sèche est de 66 jours. « Mais un quart des animaux sont taris moins de 50 jours et un peu plus de 10 % d’entre eux, moins de 40 jours… À l’opposé, 32 % des animaux le sont plus de 70 jours. » Une durée variant à la fois avec la parité (nombre de lactations), la race et le niveau de production laitière au dernier contrôle avant tarissement (qui se situe autour de 17 kg en moyenne, avec 70 % des vaches à moins de 20 kg et 9 % au-dessus de 25 kg).
77 % des vaches infectées guérissent à la période sèche
Ces travaux ont révélé un indice de guérison de 77 %, soit la proportion d’animaux ayant un comptage supérieur à
300 000 cellules / mL de lait avant la période sèche, considérés comme infectés, qui passent en dessous de ce seuil après vêlage. L’indice de nouvelles infections (vaches à moins de 300 000 cellules / mL avant tarissement comptées au-dessus après mise bas) se situe, quant à lui, à 12 %. « Par rapport aux objectifs de la filière, ce sont des résultats très corrects », précise Philippe Roussel. « Par ailleurs, ces indices évoluent défavorablement selon la parité mais de manière plus limitée selon la quantité de lait au dernier contrôle qui fait pourtant souvent partie des questions soulevées. » En fait, on observe surtout une forte disparité entre les troupeaux : « Par exemple, 43,4 % des élevages ont un indice de nouvelles infections inférieur à 10 % et 75 % des troupeaux ont un indice de guérison supérieur à 70 %. »