Après 3 années d’embellie faisant suite à la crise de 2015-2016, le prix du lait recule de près de 8 à 9 €/1 000 litres en 2020 pour les premiers résultats comptables de décembre 2020. Le point sur la situation des producteurs de lait et de la filière.
L’année a pourtant bien démarré jusqu’en mars avant un décrochage à partir du mois d’avril du prix du lait A de – 7 €/1 000 litres qui atteindra -14 € en juillet. Pour les producteurs concernés, le prix du lait B a aussi fortement baissé également de près de 80 €/1 000 litres avec un prix plancher à 242 €/1 000 litres en juin avant de remonter en fin d’année autour de 280 €/1 000 litres.
Les producteurs attendaient la transformation de l’essai « Égalim » dans un contexte malgré tout tendu puisque le Cniel mettait en place un plan de réduction volontaire des livraisons pour éviter que les stocks ne pèsent trop sur les marchés.
En 2020, la filière laitière est marquée par la crise Covid sur les marchés à l’export et la restauration hors domicile. Elle a su s’adapter pour répondre à l’évolution inédite des achats des Produit de grande consommation (PGC) par les consommateurs sans entraîner pour autant de revalorisation des prix. Nous assistons à un phénomène de compensation qui n’a pas empêché le prix du lait payé au producteur de baisser. Dans le même temps, le produit viande de l’atelier lait est moins bien valorisé surtout pour les veaux. Les cours des vaches de réforme remontent en fin d’année.
Les coûts alimentaires se stabilisent autour de 94 €/1 000 litres. Les charges de structure sont contenues par un effet dilution avec la poursuite de l’augmentation de la taille des ateliers. En retrait par rapport à 2019, Le niveau des investissements reste élevé. L’évolution des revenus 2020 est conforme à celle du prix du lait avec une baisse constatée à partir des clôtures comptables du 3e trimestre.
Le démarrage 2021 est contrasté
Dans un contexte de collecte mondiale et européenne dynamique, la demande en produits laitiers reste heureusement soutenue vers la Russie et la Chine, permettant déjà un raffermissement de la valorisation beurre poudre. Sur le marché intérieur, la difficile application de la loi Égalim avec la prise en compte des coûts de revient rend les relations très tendues avec le maillon de la distribution qui privilégie une politique de « prix bas » pour reconquérir des parts de marché. Nous constatons aussi une augmentation des coûts de production notamment sur le volet alimentation.
De fortes attentes pour les producteurs
Guy Chollet / Cerfrance Côtes d’Armor