Le robot, une aide précieuse en dinde repro

dd8033.hr - Illustration Le robot, une aide précieuse en dinde repro
Le passage du robot fait bouger les dindes et les incite à aller au nid.
Arrivé sur l’élevage pour résoudre un gros problème de ponte au sol, le robot s’est vite montré indispensable au quotidien pour inciter les dindes à aller au nid, limiter le phénomène de couveuses et il s’est aussi révélé bénéfique pour le bien-être en limitant le picage.

Fabien Le Bihan s’est installé en dinde reproductrice sur l’élevage familial de Guiclan en 2015. Aujourd’hui, son père qui est à la retraite donne toujours un coup de main, sa mère est à mi-temps et il emploie 2 salariés. « L’élevage de dinde reproductrice est rythmé entre les inséminations artificielles, puis au quotidien par le ramassage des œufs, les passages très réguliers parmi les animaux pour éviter la ponte au sol, limiter le phénomène de couvaison et le picage car je suis en bâtiment en clair », décrit rapidement l’aviculteur.

Le robot pour tenter de diminuer la ponte au sol

L’éleveur s’était intéressé au robot avicole Spoutnic de la société Tibot Technologies dès sa commercialisation. Mais à l’époque, il était principalement utilisé en poule reproductrice et il n’y avait pas de référence en dinde. « En 2019, j’ai eu un gros souci sur l’élevage avec un pic de ponte au sol de 35 % au mois de septembre alors que ma moyenne est autour de 6 %. Ce phénomène s’est cumulé avec des températures extérieures de 35° C ce qui décuplait le risque d’avoir des dindes qui cherchent à couver (couveuses). Je passais toutes mes journées dans le poulailler à ramasser les œufs au sol et déranger les dindes pour les inciter à aller au nid et éviter qu’elles ne couvent par la suite. C’est à cette période que j’ai rencontré le commercial de Tibot Technologies qui m’a proposé le robot en essai sur une semaine pour voir si ça pouvait solutionner en partie le problème », raconte Fabien Le Bihan.

[caption id= »attachment_53698″ align= »aligncenter » width= »720″]dd8034.hr Fabien Le Bihan parmi les dindons qui sont élevés dans un bâtiment spécifique.[/caption]

L’éleveur précise que les couveuses doivent absolument être isolées pour qu’elles reviennent en ponte. Ce retour en ponte peut prendre plus ou moins de temps selon les individus. Ce phénomène impacte donc directement les résultats techniques de l’élevage et donc la marge. « La ponte peut chuter de 10 % et on peut espérer remonter de 5 %, il y a donc une perte de 5 %, mais ceci est un exemple car chaque lot est différent.  »

Améliorer les conditions de travail

Le poulailler totalise 4 850 femelles qui sont séparées en 4 lots et les 300 mâles sont élevés dans un bâtiment spécifique. « J’ai installé progressivement le Spoutnic dans le parc de femelles où la ponte au sol était la plus élevée ; elle est rapidement redescendue à 17 % tout en maîtrisant les couveuses. C’est un phénomène usant physiquement et moralement ; sans le robot ça aurait été très compliqué », note l’aviculteur. Grâce à ses passages réguliers, aléatoires et avec une vitesse réglable, le robot stimule les dindes ce qui les incite à aller au nid. Une ponte au nid permet d’obtenir des œufs propres et sains pondus dans des conditions idéales. Le robot a aussi une action sur le bien-être animal puisqu’il limite le picage en stimulant les animaux mais ceci est difficilement mesurable. « Il nous a aussi fait gagner en production et surtout en qualité de travail car sa présence nous évite certains passages parmi les dindes. »

Un investissement qui se rentabilise en 1 lot

Après ce lot compliqué, l’éleveur a investi 7 000 € dans le robot. La première année, pour se rassurer et apprendre à travailler avec cet outil, le robot n’a tourné que dans 1 parc sur les 4 que totalise le poulailler. La deuxième année (2020), il a été mis en alternance sur 2 parcs. L’expérience concluante a poussé Fabien Le Bihan à investir dans un deuxième robot d’occasion avec un autre éleveur pour couvrir la totalité du poulailler à chaque lot. Les salariés de l’élevage – qui ne sont pas issus du milieu de la dinde repro – avaient incité leur employeur à investir dans un deuxième en voyant les résultats positifs sur les animaux et le gain sur leurs conditions de travail. « L’investissement se rentabilise en moins d’un lot. »

Aujourd’hui, les robots sont mis en route dès l’arrivée des animaux qui sont alors âgés de 29 semaines. Il va alors aider l’éleveur dans le travail de stimulation des dindes avant le début de ponte. « La stimulation consiste à passer dans le poulailler pour apprendre aux dindes à aller au nid avant qu’elles ne commencent à pondre. C’est cela qui va limiter la ponte au sol. Mais attention, il faut passer souvent mais pas trop non plus car les dindes sont curieuses et donc attirées par l’homme. » C’est là que le robot a son intérêt : il est au ras du sol et les dindes ne sont pas attirées par lui. Il crée de l’activité, limite le picage, incite à aller manger, boire et à se réfugier dans le nid pour être tranquille. Chaque robot tourne ensuite en alternance entre 2 parcs tout au long du lot. « Je joue sur sa vitesse de déplacement selon le comportement des dindes. Sur le lot en place, je suis à 12 % de ponte au sol quand habituellement je suis entre 5 et 6 %. J’ai donc augmenté la vitesse de déplacement du robot pour qu’il couvre plus de surface et bouge plus souvent les dindes. » 

Des dindes plus calmes lors de l’IA

Le robot a aussi montré un grand intérêt au moment des inséminations artificielles (IA). Les dindes sont beaucoup moins nerveuses, ce qui facilite l’IA et fait gagner du temps. « Nous avons remarqué cela lorsque le robot était utilisé sur la moitié du poulailler. Les dindes qui avaient le robot ne réagissaient pas de la même manière que les autres, elles étaient plus calmes lors de l’IA. Je pourrais ajouter qu’un animal qui est actif sera plus en forme, ne va pas couver et cela va forcément impacter le taux de fertilité et de fécondité qui sont des critères très importants dans notre métier. »


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