L’agroécologie, la multiperformance ou encore le numérique constituent de nouveaux challenges agricoles à relever. L’agronomie est en première ligne sur cette nouvelle révolution agricole car, plus que jamais, il est important de disposer de références fiables pour assurer la pertinence des solutions proposées aux agriculteurs. Le service agronomique Eureden s’inscrit dans cette démarche pour préparer l’agriculture bretonne de demain.
Le service agronomique Eureden a pour mission d’identifier les sources de valeur ajoutée, actuelles et futures, au niveau agronomique pour les exploitations agricoles adhérentes. En amont du référencement et du déploiement auprès des adhérents (via les techniciens cultures), il vise à assurer la pertinence des solutions proposées par la coopérative. Afin de répondre aux multiples enjeux, le service agronomique s’est structuré autour de 3 activités : expertise agronomique, innovations et expérimentations, avec une approche globale pour les agriculteurs au niveau technique, économique et environnementale.
Des experts par thème
Relever les défis actuels nécessite d’abord de la compétence agronomique pour analyser les solutions envisagées et apprécier leur performance dans notre contexte pédoclimatique breton. Le service agronomique est ainsi organisé autour de 4 piliers pilotés par autant d’agronomes : génétique, nutrition des plantes, santé végétale et nouvelles technologies. Chacun de ces agronomes est un référent Eureden sur son sujet et pilote l’acquisition de références techniques et économiques dans son domaine. Les démarches sont menées en autonomie ou dans le cadre de partenariats avec des instituts scientifiques (Arvalis, Inrae, écoles d’ingénieurs…).
Innovations : intégrer les évolutions technologiques et travailler différemment
Les agroéquipements et la révolution numérique (capteurs embarqués notamment) permettent aujourd’hui d’envisager différemment certaines pratiques ; aussi bien pour les activités du service agronomique (acquisition de nouvelles références), que pour les agriculteurs. Tout l’enjeu est de pouvoir mesurer la pertinence des approches et d’apporter des conseils avisés. À titre d’exemple, de nombreuses campagnes d’essais ont été menées afin de mesurer les paramètres à moduler en fonction de l’hétérogénéité parcellaire : variétés, itinéraire technique (densité…). Un chaînon essentiel pour l’acquisition de données est permis par la multiplication des capteurs. Ainsi, pour renforcer la captation de données (biomasse, état de nutrition azoté, comptage de plantes), le service dispose de drones avec plusieurs capteurs dont le traitement des données permet de révéler le fonctionnement des plantes en chaque endroit de chaque parcelle. Ce genre d’outil est mis à profit, par exemple, pour apprécier la robustesse des plantes à des stress (exemple du colza) comme pour apprécier le fonctionnement de nouveaux produits de biocontrôle ou de biostimulants.
Expérimentations : disposer de références fiables
L’expérimentation n’est pas une fin en soi mais un moyen pour permettre aux agronomes d’avoir une opinion éclairée sur les solutions proposées, dans notre contexte de sol et de climat breton. Ainsi, près de 7 000 parcelles d’essais sont mises en place chaque année par le service agronomique de la coopérative. Une partie des essais est implantée sur la station d’expérimentation Eureden basée à Glomel en Centre-Bretagne. Cette station vient de renouveler avec succès son agrément aux « Bonnes Pratiques d’Expérimentations », certifiant le professionnalisme et la fiabilité de ses démarches expérimentales.
Approche globale : une protection plus intégrée des cultures
L’objectif des démarches agronomiques est de disposer de références pour faire évoluer les systèmes vers une démarche de protection plus intégrée des cultures et ainsi répondre aux attentes de la profession agricole et de la société. Auparavant limité au raisonnement « efficacité produit », l’objectif est bien aujourd’hui de combiner les différents leviers dont nous disposons afin de proposer une solution durable techniquement et économiquement aux adhérents Eureden. C’est tout le sens de l’approche « Cultivons autrement » de la coopérative.
Jean-Luc Demars / Eureden