Au côté des traditionnels panneaux solaires sur toitures, les trackers – ou suiveurs – solaires se développent. Dans un contexte où le coût de l’énergie augmente, ils constituent une solution intéressante d’économie… et de gain carbone pour l’exploitation agricole.
Dotés de cellules photovoltaïques bifaces, les trackers solaires captent la lumière directe du soleil et celle réfléchie sur le sol. Ce sont des panneaux mobiles qui suivent la course de l’astre solaire pour une production d’électricité plus régulière et un rendement de 30 à 50 % supérieur à celui des panneaux fixes de toitures. En outre, ils s’adaptent assez bien aux exigences du secteur agricole grâce à leur faible emprise au sol qui autorise le passage de machines ou bien le parcours d’animaux dans la parcelle.
Autoconsommation obligatoire mais stockage envisageable
Dans la mesure où l’obligation de rachat de l’électricité photovoltaïque ne s’applique que pour les panneaux fixés, l’électricité produite par les trackers ne peut pas être revendue. En cours de perfectionnement, quelques solutions de stockage du surplus d’électricité sont envisageables (batteries, électrolyse de l’eau, stockage virtuel…), mais pour l’heure, le surplus devra être le plus souvent injecté gratuitement dans le réseau.
En conséquence, l’idéal est de pouvoir valoriser au maximum, au sein de son exploitation, l’électricité produite. Cette technologie sera notamment pertinente pour les productions et installations agricoles qui ont une consommation électrique importante, régulière et, si possible, de jour ! Sont par exemple visées, les installations laitières avec robot ou encore les exploitations hors-sol, dotées de ventilation, de convoyeurs ou d’éclairages… Quel que soit le type d’exploitations concernées, une réorganisation de l’utilisation des outils devra s’envisager afin de tirer au maximum profit de l’électricité produite.
Les fournisseurs de trackers photovoltaïques annoncent la possibilité de produire jusqu’à 50 % de la consommation électrique de l’exploitation. Ce résultat est évidemment très variable en fonction du type d’exploitation, de la surface photovoltaïque totale installée et de l’optimisation de la consommation électrique.
Coût, amortissement et démarches administratives
Pour un tracker de 100-120 m2 d’une puissance de 20 kW, compter environ 50 000 € HT d’investissement.
La durée de vie d’un tracker est de 20 à 25 ans, avec un entretien portant principalement sur le dispositif d’orientation (graissage) et, comme les autres installations photovoltaïques, sur les onduleurs. La durée d’amortissement est estimée à 10-12 ans. Enfin, il convient de noter qu’en ce qui concerne les démarches administratives, une déclaration préalable en mairie sera nécessaire avant de démarrer les travaux.
Stéphane Le Biavant / Cogedis