Une enquête menée chez des agriculteurs, couvrant au total 70 000 ha, énumère les solutions utilisées pour lutter contre les dégâts de sangliers. Aucune solution ne fait l’unanimité.
Plus de 800 agriculteurs ont répondu à l’enquête lancée par Arvalis, l’AGPM et la FNPSMS. L’objectif était de recenser les pratiques mises en œuvre pour limiter les dégâts de sangliers. Les réponses viennent de toute la France, avec une représentation plus forte du Sud-Ouest, de la Bourgogne et de l’Alsace. D’après les personnes ayant répondu à l’enquête (représentant au total 70 000 ha), près de 30 % des surfaces cultivées (toutes cultures confondues) sont concernées par des dégâts de sangliers, dont 4 % ont été complètement détruites.
En parcelle de maïs, les dégâts sont occasionnés au cours de deux périodes distinctes dans des proportions comparables : entre le semis et la levée (voire au cours de la levée), puis entre la floraison et le stade maturité fourrage ou grain. En cas d’attaque perpétrée au stade précoce de la culture, les personnes enquêtées ne voient pas de relation entre l’attaque de sangliers et la précocité du semis de la parcelle attaquée par rapport aux parcelles environnantes.
Des moyens de lutte très variés
Les deux tiers des personnes ayant répondu à l’enquête mettent en place une ou plusieurs méthodes de protection pour la culture de maïs. Près d’un agriculteur sur six applique un produit sur les semences, dont majoritairement avec un produit de la gamme PNF (bio stimulant) ou avec du piment. Parmi les utilisateurs d’un produit PNF, près d’un agriculteur sur deux juge l’efficacité à un niveau moyen à bon, et bon nombre signalent des problèmes de sélectivité. L’utilisation de piment semble un peu plus satisfaisante avec près de trois quarts des agriculteurs jugeant cette solution comme moyenne à bonne. Les utilisateurs de ces techniques sont cependant relativement peu représentés dans l’enquête et leurs avis sont très partagés.
La grande majorité des agriculteurs ayant répondu à l’enquête met en place une barrière physique pour protéger la culture. Il s’agit le plus souvent d’une clôture électrique. La régulation des populations est également mise en œuvre dans près d’un cas sur deux. Enfin, les agriculteurs mettent également en place l’effarouchement ou l’agrainage, et ceci souvent en complément d’autres actions de lutte.
Des efficacités toutes relatives
Quelle que soit la méthode de lutte choisie, le niveau d’efficacité est assez proche : les attaques de sangliers diminuent dans seulement un cas sur trois. À noter que l’efficacité des clôtures semble décroître dans le temps ou dans le cas d’une augmentation à proximité des parcelles protégées par ce moyen. Finalement, la question des moyens de lutte contre les dégâts de sangliers fait réagir de nombreux agriculteurs, ce qui confirme l’ampleur du problème. Face à la recrudescence des dommages, les agriculteurs mettent souvent en œuvre plusieurs leviers dont l’efficacité fait débat. Aucune solution, ou combinaison de solutions, ne s’avère unanimement satisfaisante.
La piste des médiateurs chimiques
Jean-Baptiste Thibord / Arvalis Institut du végétal