La FDSEA 35 a organisé une conférence-débat sur le thème « Pac post-2020 : quels enjeux pour la Bretagne ? ». Les responsables ont notamment défendu une Pac économique, soutenant les agriculteurs qui produisent, et un paiement redistributif à 20 %.
La nouvelle programmation de la Pac débutera en 2023 pour se terminer en 2027. « Elle comportera toujours 2 piliers, mais donnera davantage de pouvoir aux États qui vont mettre en place des PSN (Plans stratégiques nationaux) avec obligation de résultat. La nouvelle Pac sera aussi plus verte via les Éco-schémas qui proposeront des actions concernant le climat, l’environnement ou le bien-être animal. Par ailleurs, la conditionnalité va être renforcée », a introduit Aurélie Chapeau, animatrice FDSEA 35, à l’occasion de l’assemblée générale du syndicat le 15 mars (en présentiel à Rennes et à distance). En France, le PSN est en cours d’élaboration par le ministère de l’Agriculture en concertation avec les syndicats et d’autres organisations.
« La FRSEA Bretagne défend une Pac qui reconnaît l’agriculteur professionnel comme bénéficiaire des aides, excluant donc les ayants droit à la retraite et les cotisants solidaires. Nous souhaitons aussi que les aides à l’installation soient doublées et que le paiement redistributif corresponde à 20 % du 1er pilier comme prévu initialement », a déclaré Laëtitia Bouvier, secrétaire générale FDSEA 35. « Nous demandons également une convergence progressive pour ne pas déstabiliser davantage les exploitations de polyculture-élevage. Par ailleurs, l’enveloppe Éco-schéma doit être au minimum avec des mesures qui accompagnent le maximum d’exploitations bretonnes. »
« Conserver un maximum d’aides dans le 1er pilier »
S’agissant du 2e pilier, les Régions géreront toujours les domaines « installation » et « investissement », mais les Maec et le bio reviendront à l’État. « Nous sommes d’accord avec cette réorientation pour davantage d’équité entre agriculteurs des différentes régions », a souligné Arnaud Rousseau, 1er vice-président de la FNSEA. Une augmentation du transfert des aides du 1er pilier (soutien direct) vers le 2e pilier est prévue mais le pourcentage reste à définir. « Nous souhaitons laisser un maximum d’aides dans le 1er pilier. »
De même, « nous sommes inquiets par rapport à des mesures envisagées par l’Europe sur des surfaces en non-production, un non-sens aujourd’hui, et sur les rotations. Les agriculteurs ont besoin de conserver des marges de manœuvre, d’être des chefs d’entreprise. Enfin, comme le ministre Julien Denormandie, nous souhaitons que les PSN des États puissent être comparés. »
L’« actif agricole » pas encore sur la table
Sur l’aide forfaitaire à l’exploitation demandée par certaines organisations, Arnaud Rousseau réagit : « Nous ne sommes pas hostiles à une aide couplée au maraîchage, mais une aide forfaitaire de 5 000 € pour chaque ferme serait très impactante. Sur quels budgets la prélever ? Nous travaillons par contre à des mesures liées aux UGB et taux de chargement qui permettraient une réorientation vers l’élevage laitier de plaine et l’engraissement. » Concernant l’aide à l’actif agricole, « elle ne sera pas sur la table pour cette programmation 2023 – 2027. Mais le sujet est abordé au plan européen pour définir ce qu’est “un agriculteur véritable” . »