« Le peuple breton est sans désir et sans ambition. Le dixième de la surface est passablement cultivé » ; « L’agriculture bretonne occupe désormais une place de premier plan en France et en Europe ». Deux siècles séparent ces écrits. Le premier de Cambry en 1794, le second de Corentin Canévet en 1992 dans son ouvrage « Le modèle agricole breton ». Trop longtemps tenue à l’écart de la société française, la Bretagne rurale a effectué son rattrapage économique de plusieurs siècles en moins de 50 ans. Passant d’une situation de misère et d’exode forcé à un statut de région attrayante que l’économiste, Yves Morvan, compare d’ailleurs à un « jardin posé sur l’eau ». Car la région fait rêver. Encore plus depuis la pandémie. Ce visage contemporain d’une Bretagne moderne et attractive s’appuie sur le développement de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Un développement électrisé par la concomitance de plusieurs politiques publiques : la loi d’orientation agricole en 1960 ; la Pac à partir de 1962 ; le plan de développement du Célib en 1969. Le courage, la ténacité, l’esprit d’entraide des Bretons ont fait le reste. Et la détermination, comme l’évoquent les devises bretonnes : War zao atoa (debout toujours) ; dalc’h mat (tiens bon) ; ar roak ha bepred (en avant toujours). Pour tous les acteurs qui ont pris part à ce chantier, pour les Bretons fiers de leurs aïeux, pour tous ces jeunes qui après une escapade ne cherchent qu’à revenir au « bercail », c’est un crève-cœur et une humiliation de voir l’image ternie que veulent véhiculer certains activistes persécuteurs. Si la Bretagne était cette terre polluée et inhospitalière que certains veulent laisser croire, elle n’aurait pas gagné 1 million d’habitants depuis les années 70 et ne s’apprêterait pas à s’enrichir de 300 000 nouveaux Bretons dans les 20 prochaines années….
Attrayante Bretagne