La mesure du rapport carbone labile (rapidement assimilable) sur azote labile donne un indicateur fiable concernant la dynamique biologique d’un sol. Le laboratoire Capinov s’est penché sur ces mesures nouvelles. Le système polyculture-élevage breton se distingue des autres régions françaises en termes de teneur en matières organiques de ses sols. Les cartes de l’Observatoire de l’environnement en Bretagne se colorent en fonction des mesures exprimées en g MO/kg de terre sèche, qui vont de 20 à 40 sur le littoral nord et une grande partie de l’Ille-et-Vilaine à 60, voire 80 g MO/kg de terre sèche sur des territoires comme Plouay (56), ce qui correspond à un taux de carbone organique de 8 %. Les matières organiques représentent « tout ce qui est ou a été vivant, et est pour plus de la moitié représenté par du carbone », rappelle Claire Chenu, de l’Inrae, lors de la journée du Comifer intitulée « Matières organiques dans les sols agricoles ». L’autre fragment des matières organiques est composé d’oxygène, d’azote, d’hydrogène… Optimiser cette richesse Les temps de résidence de ces composés organiques dans un sol varient du mois au siècle. On peut ainsi distinguer des matières organiques « stables, avec un temps de résidence qui va de la décennie au siècle, ou lentes, dont la présence se mesure à l’échelle de l’année à la décennie », classe Claire Chenu. Reste les matières dites labiles, dont la durée de présence n’excède pas quelques mois. Du côté du laboratoire d’analyses Capinov à Landerneau (29) « nous cherchons un bon indicateur de la vie biologique des sols. Beaucoup d’analyses de sol sont chimiques, or la vie biologique est très variable, même dans un temps court, d’une semaine à l’autre », explique Thierry Oboyet, responsable technique. En se penchant sur le carbone du sol et plus particulièrement sur la partie labile, les chercheurs bretons regardent attentivement…
Carbone labile : Un trésor très organique