Coclicaux : « Et si je livrais tes poulets dans mon fourgon ? »

coclicaux 1  - Illustration Coclicaux : « Et si je livrais tes poulets dans mon fourgon ? »
Producteur de pâtes fraîches à Plérin, James Cann confie des colis à Eric de Sonis, artisan beurrier de Plœuc- sur-Lié. Ce dernier va lui les livrer à la cuisine centrale de Bruz près de Rennes. Deux producteurs artisanaux qui utilisent Coclicaux pour économiser temps et argent.
Convaincu des bienfaits d’une relocalisation de notre alimentation, Nicolas Bonnet apporte avec « Coclicaux » une solution logistique innovante au service des circuits courts.

« Lorsque j’étais conseiller en hygiène et sécurité alimentaire, j’accompagnais une cuisine centrale sur Brest, se souvient Nicolas Bonnet. J’avais remarqué qu’elle disposait d’un vaste espace inutilisé où l’on pouvait stocker de la marchandise. Lieu idéal pour que de petits producteurs puissent livrer en entrée de ville. De là, pourquoi ne pas utiliser les véhicules de la cuisine centrale pour acheminer leurs produits (légumes, viandes, laitages…) vers les restaurants collectifs de l’agglomération ? Voilà comment m’est venue l’idée d’organiser du co-stockage dans des lieux déjà existants… ».
Et voilà comment ce néo-entrepreneur plante la première graine de Coclicaux dans un terreau prometteur : celui du retour en grâce de l’économie locale. Nous sommes fin 2017.

Le bon moment

Au plus près du terrain, Nicolas Bonnet est en effet bien placé pour analyser un défi qui se pose désormais à tous les professionnels de la restauration collective : mettre en place un projet alimentaire de territoire qui intègre les producteurs locaux sans avoir, pour autant, à faire entrer des ronds dans des carrés !
Coclicaux a justement été conçu pour leur apporter des réponses concrètes en rendant un triple service. Un : aider les acteurs à se mettre en relation. Deux : réduire les coûts logistiques. Trois : faciliter le respect de la loi Égalim qui incite les collectivités à relocaliser leurs approvisionnements et à améliorer la qualité des produits destinés aux restaurants scolaires*.

« Le principe imaginé est très simple, explique Nicolas Bonnet, on mutualise la logistique des petits producteurs, soit pour optimiser leurs capacités de transport ou de stockage, soit pour limiter le temps qu’ils consacrent à la livraison ». Levier d’ajustement particulièrement souple permettant à chacun de définir le juste équilibre entre baisse de ses coûts et maintien du contact avec la clientèle (lire encadré).

[caption id= »attachment_54197″ align= »aligncenter » width= »720″]coclicaux 2 Nicolas Bonnet et Émeline Decaudin communiquent activement auprès des agriculteurs et des artisans pour leur faire découvrir ce « Blablacar » de la denrée alimentaire.[/caption]

Plan « com » à l’eau

Reste le plus important pour l’entrepreneur : créer l’outil. « Lancer ce Blablacar de la denrée alimentaire nécessitait de concevoir un site web à la hauteur. J’ai fait appel à un développeur pour bâtir le cahier des charges avant de confier à deux entreprises la création du design et du back-office ».
En parallèle, Nicolas Bonnet élabore son plan communication : « À partir du printemps 2020, j’envisageais de participer à des rencontres sur des projets alimentaires réunissant producteurs et professionnels de la restauration. Mais avec le premier confinement, tout est tombé à l’eau ! Il m’a donc fallu revoir ma copie pour créer des liens avec les acteurs et les convaincre de s’abonner au site ».

[caption id= »attachment_54318″ align= »aligncenter » width= »720″]coclicaux 3 Marie-Paule Lévêque, productrice de fromages à la Ferme du Vaumadeuc à Pléneuf s’est inscrite sur Coclicaux à la recherche de co-livraisons sur la Bretagne.[/caption]

Attirer l’attention

Tenace, il adapte sa stratégie en misant sur les réseaux sociaux tout en multipliant les visio-conférences avec producteurs, animateurs de projet alimentaire, chambres consulaires… Pour l’épauler, Émeline Decaudin le rejoint. Étudiante en alternance (licence pro communication), sa mission consiste à attirer l’attention de potentiels clients : « Je crée régulièrement des vidéos sur les coulisses de l’entreprise (co-livraison et co-stockage), mais aussi des tutoriels expliquant le fonctionnement du site, puis je les mets en ligne sur YouTube ». Autant d’éléments visant à provoquer le déclic psychologique : « Pourquoi ne pas m’inscrire ; essayer au moins une fois ? ».
Ainsi, en moins de six mois, le nombre de producteurs abonnés passe de 90 à plus de 350… Mais Nicolas et Émeline le savent : rien n’est gagné d’avance : « Ce modèle économique s’appuyant sur un nombre important d’utilisateurs, il faut atteindre une offre de co-livraisons suffisante pour que la dynamique s’enclenche ». Phase stressante mais ô combien passionnante de décollage avec, en bout de piste, l’espoir de devenir un acteur incontournable du développement des circuits courts.
Le moins qu’on puisse souhaiter à Nicolas Bonnet qui, confiant dans le développement de ce nouveau réseau, conclut par une de sa formule clin d’œil : « Pourquoi utiliser les services de Coclicaux ? Parce qu’à deux, on va trois fois plus vite ! ».

Pierre-Yves Jouyaux

* Au 1er janvier 2022, les services de restauration collective devront proposer au moins 50 % de produits de qualité issus d’une agriculture durable, dont au moins 20 % de produits biologiques.

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Coclicaux, quésaco ?

Opérationnel depuis avril 2020, le site Coclicaux (Co-livraison en un CLIC entre acteurs loCAUX) propose aux petits producteurs de co-stocker ou de co-livrer tout ou partie de leur production. De quoi les aider à développer leur clientèle de commerçants ou de professionnels de la restauration. Concrètement : si Hélène, éleveuse de volaille à Ploufragan va livrer ses poulets à la cuisine centrale de Morlaix, elle peut tout aussi bien compléter son fourgon frigorifique avec les yaourts de Fanny, installée près de Guingamp… Hélène fixe librement son tarif, Fanny règle Coclicaux qui, au passage, prélève une commission maximum de 15 % calculée sur le volume transporté et le kilométrage parcouru. La transaction offre quatre avantages : facturation gratuite, garantie d’être payé pour le co-livreur, garantie de livraison avec édition automatique d’un bon de transport, assurance de la marchandise transportée. Autre intérêt de Coclicaux : la mise en relation des acteurs locaux. Qu’ils soient animateurs de projets alimentaires ou responsables de restauration collective, ils peuvent en un clic identifier un producteur selon sa localisation et son activité grâce à une cartographie mise à jour en permanence. Très abouti dans sa présentation et facile d’utilisation, le site bénéficie déjà d’ajustements pour répondre au mieux aux besoins des abonnés : « On a notamment simplifié la saisie des offres récurrentes de livraison », souligne Nicolas Bonnet. À noter que pour donner un coup de pouce à l’entreprise, l’agglomération de Saint-Brieuc a offert 15 € aux 200 premières co-livraisons réservées au départ de son territoire (5 € pour le co-livreur – 10 € de remise pour le client). Et qui sait : en cas de succès de la start-up, l’histoire retiendra qu’elle aura pris son envol de ce territoire breton !

Contact : Coclicaux, Nicolas Bonnet – Village CA Ploufragan – 06 75 57 93 19 – coclicaux.fr


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