Libre à l’éleveur d’opter pour les services qu’il souhaite. Tel se dessine Innoval qui regroupera Évolution, GDS Bretagne et BCELO à partir du 1er juillet.
Évidemment qu’Innoval ne va pas imposer du contrôle laitier aux éleveurs d’allaitantes. Autrement dit, ce n’est pas parce que trois structures aux métiers un peu différents – mais pas si éloignés – se regroupent que des éleveurs vont se voir imposer des services dont ils n’ont absolument pas besoin, ou tout simplement pas envie.
Mutualiser les coûts
Lors des 32 rencontres qui s’enchaînent depuis quelques jours dans les territoires, les responsables professionnels des 3 organisations se relaient pour expliquer aux éleveurs de ruminants les contours de la nouvelle coopérative qui « reste aux mains des éleveurs ». Pour Thierry Le Druillennec, président de GDS Bretagne, un fil rouge guide cette nouvelle entité : « Garantir le libre choix de l’éleveur ». Et d’insister : « C’est toujours l’éleveur qui choisit ».
L’idée fondatrice de ce regroupement est de mutualiser les coûts, en anticipant l’évolution de l’élevage bovin dans les années à venir. « En 6 ans, nous avons perdu 7 000 adhérents », rappelle Yann Lecointre, directeur d’Évolution. De son côté, le président de BCEL Ouest, Patrice Guiguian, cite les 9 500 adhérents au contrôle laitier sur 3 départements en 2008 qui ne sont plus que « 4 500 en 2020 » et sans doute « 3 000 dans quelques années ». Le regroupement apparaît ainsi la « solution » pour ne pas solliciter davantage financièrement les éleveurs qui seront de moins en moins nombreux.
Les données aux éleveurs
L’initiative de fusion a reçu le soutien de la Chambre régionale d’agriculture, de la FRSEA et de l’UGPVB. Pas du collectif OVS. bzh et la Coordination rurale qui y voient l’empreinte « d’une privatisation » et d’un manque de « transparence financière ». La Confédération paysanne insiste de son côté pour que « l’action collective sanitaire reste indépendante d’objectifs économiques et commerciaux ». Et de s’inquiéter de l’utilisation « des données sanitaires récoltées ». Un sujet repris mardi 30 mars par des éleveurs, réunis à Plounévézel (29), inquiets de l’utilisation de leurs données d’élevage. Réponse sans ambiguïté de Vincent Rétif, président d’Évolution : « L’éleveur autorisera ou pas de partager ses informations. Sachant qu’une donnée brute ne prend de la valeur que si elle est élaborée. »
Une chose s’annonce également claire : à service identique, il n’y aura pas de baisse de cotisation. « L’essentiel est de raisonner en retour sur investissement », insistent les responsables. Quant au capital social, il sera de 1,60 €/ 8000 € de chiffre d’affaires : un montant que les adhérents à Évolution n’auront pour la plupart pas besoin d’abonder.