La forte demande d’huiles et de tourteaux accroît l’intérêt du colza. Une plante qui allonge la rotation et valorise bien l’azote en fin d’été. L’arrêt de la production laitière, il y a deux ans, a conduit Jean-Yves Peres, de Kerfourn, à convertir ses 80 hectares à l’agriculture biologique. L’élevage n’a pas été totalement abandonné ; un troupeau de vaches allaitantes valorise 25 hectares de prairies. Les essais de colza, réalisés cette année, semblent prometteurs. Les variétés testées ont été semées le 18 août, après une culture de triticale, dans des conditions optimales d’humidité du sol. « Il faut être prêt à semer vers la mi-août pour favoriser un démarrage rapide de la culture », indique Céline Rolland, conseillère au Groupement des agriculteurs biologiques (Gab 56). « Semé tôt, le colza est plus compétitif vis-à-vis des adventices et des ravageurs et les plants sont plus vigoureux à l’entrée de l’hiver ». Au stade 4 feuilles en fin septembre, la problématique altises est levée. Autres plantes compagnes ? Jean-Yves Peres a réalisé deux passages de covercrop début août pour détruire le trèfle blanc bien développé, précédemment associé au triticale. Ensuite, l’agriculteur a effectué trois passages d’outils à dents et un passage de fissurateur. « J’ai semé à 70 grains/m2 (environ 4 kg), avec 15 kg de sarrasin. Une variété très précoce de colza (Alicia) a été semée en mélange (5-10 %) pour attirer les méligèthes à la floraison et épargner les variétés productives ». Le sarrasin a joué son rôle en couvrant rapidement le sol à l’automne (pas de désherbage mécanique) ; il a protégé le colza des grosses altises avant de disparaître avec les gelées hivernales. L’agriculteur a apporté 70 unités d’azote grâce à l’épandage de 6 à 7 tonnes de compost, avant semis. À la mi-avril, la culture est prometteuse. L’agriculteur a testé d’autres plantes…
Le colza profite de la présence du sarrasin