Deuxième cause d’avortement, la fièvre Q est pourtant souvent peu visible, causant insidieusement métrites et baisses de fertilité. En France, l’Observatoire et suivi des causes d’avortements chez les ruminants (Oscar), dispositif valorisant les enregistrements remontant du terrain, classe la fièvre  Q comme 2e maladie responsable d’avortements après la néosporose. « Mais ce n’est que la partie visible de l’iceberg. La bibliographie scientifique montre aussi que la fièvre Q est à relier à d’autres problèmes impactant les performances : veaux prématurés, mortalité néonatale, rétentions placentaires, métrites, proportion de vaches à 3 IA et plus pour obtenir une gestation… », précise Grégoire Kuntz, vétérinaire en charge du dossier « Avortements » pour GDS Bretagne. Avec ce dernier, Vincent Jégou, responsable de projets ruminants chez Ceva, a initié des travaux pour mieux mesurer l’impact clinique et économique de cette maladie. « Étant donné qu’il n’y a pas de surveillance de fond comme pour la BVD et que la fièvre Q peut être présente sans provoquer d’avortement, beaucoup d’éleveurs ne la soupçonnent pas. Pourtant, plus d’un élevage sur deux en Europe serait concerné.  » Éviter l’épandage par météo venteuse pour protéger ses voisins Rappelons que les animaux s’infectent principalement par inhalation de spores de Coxiella burnetii. Notamment à l’introduction des primipares dans le troupeau ou autour de la mise bas, les agents étant présents dans les produits de la parturition (placenta, liquide utérin, avorton…). « Les vaches peuvent excréter durant leur vie dans le lait, les fèces et le mucus vaginal.  » Sans oublier que la bactérie est extrêmement résistante dans l’environnement (5 mois dans le sol, plus d’un an dans un excrément de tique). « D’ailleurs, le risque de dispersion par le vent est réel : Coxiella burnetii peut être transportée jusqu’à près de 20 km suite à un épandage de fumier contaminé.  » Une baisse de la fertilité de près de 7 %…

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