La Confédération paysanne accuse le gouvernement « d’immobilisme » sur la future Pac et exige, dès cette programmation, une politique qui soutient les actifs.
De nombreuses paires de bottes étaient réparties devant la préfecture de Bretagne mardi 13 avril. « C’est le symbole des actifs qui travaillent dans nos fermes. Une invitation aussi à tous ceux qui le souhaitent de venir les chausser. Car nous ne pourrons relever les défis liés à la souveraineté alimentaire et l’urgence climatique que si les paysans et paysannes sont nombreux dans les campagnes », ont insisté les membres de la Confédération paysanne qui étaient environ 200 présents à Rennes ce jour-là, souhaitant donner « un signal fort ».
« Pour la prochaine Pac, il sera trop tard »
Trois régions étaient représentées (Bretagne, Pays de la Loire et Normandie) et une délégation a été reçue à la préfecture. D’autres manifestations ont eu lieu cette semaine à Lyon, Limoges, Strasbourg, Tours et Toulouse.
« Nous sommes à la croisée des chemins. Tout le monde est d’accord avec ce constat, mais quand il faut faire des arbitrages, l’État ne suit pas », se fâche Jean-Marc Thomas, porte-parole en Bretagne. « L’architecture sociale est complètement oubliée dans la nouvelle Pac à l’heure où le PSN (Plan stratégique national) est en construction. C’est maintenant que nous devons agir, car dans 5-7 ans, beaucoup de paysans ne seront plus là », déclare Nicolas Girod, porte-parole national.
« Le ministre de l’Agriculture argumente en disant ne pas vouloir déséquilibrer les exploitations françaises, mais nous devons aujourd’hui poser un nouveau projet car la Pac actuelle n’est ni équitable, ni responsable, ni efficace au niveau écologique et alimentaire (avec encore plus de précarité). En 30 ans, le nombre de paysans a été divisé par trois. »
Activer l’aide forfaitaire « petit agriculteur »
La Confédération paysanne souhaite « que la France aille au-delà des règles de plafonnement et de dégressivité décidées au niveau européen afin de ne pas favoriser les logiques d’agrandissement. » Selon le syndicat, les sommes récupérées devront être réorientées « vers plus de justice sociale. Nous demandons un paiement redistributif sur les 52 premiers hectares qui corresponde à 20 % du 1er pilier de la Pac. Et l’aide forfaitaire ‘petit agriculteur ‘ doit être activée par la France et relevée à 5 000 € avec transparence Gaec. Cette mesure qui irait à 30 % des fermes coûterait 500 M€ par an sur les 7 Md € du 1er pilier. »