En 2018, un printemps froid a mis en difficulté de nombreux élevages irlandais. C’est à ce moment qu’un modèle de prévision de croissance de l’herbe est sorti du placard créant un large engouement. « Les éleveurs avaient besoin d’une meilleure visibilité de la pousse de l’herbe », a précisé Élodie Ruelle, chercheur au Teagasc (équivalent de l’Inrae) lors des Journées de l’AFPF. « Le déficit hydrique de l’été 2018 a développé le nombre de fermes du réseau de 3 au départ à 58 aujourd’hui, réparties dans le pays. » À noter que ce modèle est basé sur la pousse de RGA, majoritaire en Irlande. Créé en 2013 par le Teagasc, l’outil PBI (PastureBase Ireland) est utilisé pour cette prévision de croissance. « C’est un outil d’aide à la gestion du pâturage qui intègre déjà de nombreuses données : surface des parcelles de l’élevage, évènements de pâturage et fauche, fertilisation. Les données de biomasse par parcelle sont évaluées par l’éleveur lors du tour de parcelles hebdomadaire, par évaluation visuelle (un entraînement a lieu au début de la saison). » Les données météorologiques sont fournies par le service public irlandais. Les prévisions de croissance de l’herbe sont bihebdomadaires et passent même à la télévision nationale tous les dimanches. 75 % des éleveurs affirment avoir adapté leur management au regard des prévisions (anticipation de complémentation en ensilage ou fauche par exemple) « L’État, les conseillers du Teagasc et les laiteries sont aussi très intéressés par ces données. »…
Pousse de l’herbe : Les Irlandais demandeurs des prévisions